Généralités :

Dès le début de la guerre d’Indochine, un corps expéditionnaire français bien expérimenté sur le retour, bien armé et entraîné, possédant des armes lourdes (chars) et une aviation se retrouve confronté à un jeune État vietnamien mal équipé et mal préparé (pas d’aviation, peu d’artillerie, pas d’unités puissantes et bien formées). Ce qui lui impose, dans un premier temps et jusqu’en 1949-1950, de faire la guerre avec les moyens dont elle dispose : privilégier le combat urbain, la guérilla et utiliser la terreur comme arme politique (Goscha, 2002, p. 30). Ce dernier point n’est pas nouveau et se place dans un contexte plus long : des groupes faibles opposés à un pouvoir colonial fort, épaulé et soutenu par une armée coloniale qui assure une répression forte dès que le pouvoir civil la sollicite. Toutefois la défaite militaire française de 1940 et l’occupation japonaise de l’Indochine (qui a mis un frein brutal au contrôle colonial français) vont changer la donne afin que l’ordre ancien ne puisse se réinstaller en 1945. Ce que ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre la plupart des Français en Indochine ou à Paris (De Gaulle, le G.P.R.F., les colons).


Le VM adopte en 1945 une tactique de guérilla directement inspirée du modèle communiste chinois qui a fait et va faire ses preuves : « Il importe peu à une armée révolutionnaire qu’une guerre dure dix ans, et il lui importe encore moins de battre en retraite. Quand l’adversaire attaque on résiste tout d’abord, puis on rompt avec souplesse. La seule chose qu’elle ne doive jamais faire est la guerre de position.

Quand l’ennemi avance, recule ; quand il est fatigué, attaque-le ; quand il fuit, poursuis-le.

Quand il existe un maquis, il existe toujours un espoir et un recours.

Utilise la guérilla, applique cette plaie purulente sur le flanc des armées colonialistes […] » (cité in Salan 1, 1970, p. 242).


Avant le coup de force du 9 mars 1945, l’amiral Decoux pense, à tort, que la mainmise des Japonais sur l’Indochine n’est pas d’actualité. Il se raccroche obstinément à son idée de neutralité, contrariée par les activités de la Résistance et les provocations de sa radio. Depuis la prise de Manille par les Américains, il prescrit à son administration de leur prêter aide et assistance. Le général Mordant (commandant militaire en Indochine) partage - pour l’instant - ce point de vue : en cas d’invasion de l’Indochine par les troupes américaines, le gouverneur général doit proclamer la neutralité de la péninsule. D’où une certaine incohérence des positions qui règnent dans le camp français (Franchini 1, 1988, p. 184).


Voici les évènements marquants de l'année 1945 :

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