1962

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Généralités :

« Si du point de vue des gains territoriaux et du ralliement populaire, 1961, fut une « année du Front », l’année 1962 doit être concédée à Saigon. Grâce à l’aide puissante en hommes et en matériel dispensée par les U.S.A. à partir de la fin de 1961, le gouvernement sud-vietnamien s’employa énergiquement à isoler et anéantir les éléments armés du Front, à battre en brèche son influence qui s’étendait jusqu’aux portes de Saigon et à rétablir le pouvoir diémiste dans les campagnes. »  (Burchett, 1965, p. 93).


Le comportement de l’armée s-v à l’égard des populations civiles rurales est violent car elle les considèrent comme de potentiels ennemis (occupation, vols, brutalités). La torture des prisonniers considérés comme appartenant au VC ou de ceux qui sont censés le soutenir devient une pratique courante. Ces violences sont couvertes par la hiérarchie s-v et tolérées par les Américains qui réagissent peu. Ces brutalités poussent la population rurale s-v dans les bras du V-C (Sheehan, 1990, pp. 133-138).


De son côté, le VC n’est pas en reste. Il pratique de façon sélective la torture ou les exécutions de prisonniers. Ils abattent les blessés graves qu’ils ne peuvent soigner. Les blessés légers ou prisonniers s-v sont triés après interrogatoire. Ceux qui sont jugés récupérables sont emmenés dans des camps de rééducation visant à les inciter à soutenir la cause. Les autres (officiers, sous-officiers) jugés comme non récupérables sont torturés et exécutés. Lorsque ces exécutions sont accomplies, le V-C les justifie à la population en placardant des affiches sur les corps de ceux qui ont « accumulé des dettes sanglantes à l’égard du peuple ». Le VC a aussi des pratiques terroristes aveugles qui n’épargnent personne (Sheehan, 1990, pp. 139-150).


Poursuite, comme en 1961, de la politique de demi-engagement des U.S.A. que dénoncera Rusk dans ses mémoires : « [...] si Kennedy avait engagé cent mille hommes en 1962, dès que nous avons appris que le Nord-Vietnam violait les accords du Laos négociés cette même année, s'il avait poussé dans une pile de jetons bleus dès le début, il est juste possible que les Nord-Vietnamiens auraient compris que nous étions sérieux [...] Mais notre réponse graduelle a peut-être encouragé le Nord-Vietnam à spéculer sur le fait que nous n'avions pas l'intention de maintenir le cap. »


Des attaques aériennes s-v ou américaines (non déclarées pour ces dernières) ou des bombardements d’artillerie détruisant des villages entiers mettent en difficulté un temps les forces de résistance au pouvoir diémiste (Sheehan, 1990, pp. 139-148).


Diem, qui craint toujours un coup d’État militaire, ménage son armée (et les généraux qui lui sont fidèles, couvrant y compris leur incapacité notoire). Il évite les pertes en engageant peu, pas assez ou mal ses troupes (Sheehan, 1990, p. 159).


Des études américaines montrent que « le coefficient de supériorité [de la guérilla] retenu par le Pentagone est de 10 contre 1. » (Schlesinger, 1967, p. 93)


De 1962 à 1964, un rapport du Pentagone signale que l’armée s-v a perdu 27 400 armes au profit du VC alors que seules 15 100 armes lui ont été reprises. La plupart du temps, le VC se bat donc avec des armes prises à l’ennemi (Schlesinger, 1967, pp. 41-42, note 2).


Voici les évènements marquants de l'année 1962 :

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