Novembre 62 : Kennedy dépêche auprès de Diem une délégation de sénateurs démocrates. Mike Mansfield (spécialiste de l’Asie) est à leur tête. Ils doivent subir pendant des heures les habituels monologues de Diem…
Mansfield s’entretient avec des journalistes qui demeurent sur place et lui dépeignent les travers du régime : répression, le fait que Diem est totalement coupé des réalités, la médiocrité combative de l’A.R.V.N. Selon eux, le M.A.C.V. et l’ambassade se bercent d’illusions.
A son retour Mansfield, pourtant ancien soutien de Diem, adresse un rapport critique à Kennedy et lui conseille de s’éloigner du Sud-Est asiatique. Selon lui, la présence militaire américaine ne doit pas jugée être indispensable aux intérêts sécuritaires vitaux des U.S.A. (Wainstock, Miller, 2019, pp. 175-176).
17 novembre 62 : Un mémorandum de Taylor (président du Conseil interarmes des chefs d’état-major) à McN décrit les falsifications mensongères autour des « hameaux stratégiques » : « Les chiffres apparaissaient comme l’objectif essentiel. La plupart des hameaux étaient mal construits, mal défendus […] » (cité in Tenenbaum, 2010, p. 136)
21 novembre 62 : Halberstam publie un article intitulé "Americans Under Order To Withhold " (« Les Américains ont reçu l'ordre de ne pas diffuser d'informations sur la guerre »). Il se plaint de cet état de fait auprès de la direction du New York Times qui transmet sa réclamation au département d’État. Ce dernier répond au journal en arguant du fait que les Américains sont les invités du S-V et qu’en conséquence, les articles de leurs journalistes doivent faire preuve de circonspection dans leurs commentaires sur la guerre (Hammond, 1990, p. 30).
Fin novembre 62 : 948 hommes dépendant des services de l’intendance américaine se trouvent au S-V (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 109).