8 – 9 septembre 93 : Première réunion à Paris du Comité international pour la reconstruction du Cambodge (C.I.R.C.). 31 pays et 11 organisations internationales participent et promettent 119 millions de dollars qui s’ajoutent aux 880 millions promis à Tokyo en 1992. Les ministres cambodgiens Keat Chhon et Sam Rainsy (Finances) font forte impression.
9 septembre 93 : Réparation grâce à l’aide internationale du pont de Chrouy Changvar (proche de Phnom Penh) détruit en 1972.
13 septembre 93 : Les États-Unis abandonnent les sanctions économiques contre le Vietnam (Bui Xuan Quang, 2000, p. 770).
15 septembre 93 : Les coprésidents du Gouvernement national provisoire du Cambodge demandent à la Thaïlande de pouvoir évacuer par son territoire 963 officiers et soldats du F.N.L.K.P. et leurs familles du camp de Sok San enclavés dans une zone contrôlée par les KR. La Thaïlande refuse. Ils seront massacrés par les KR en essayant de rejoindre la zone gouvernementale.
16 – 21 septembre 93 : Débat autour de l’adoption de la nouvelle constitution. Par un vote, l’assemblée législative se transforme en assemblée constituante. A l’initiative d’une coordination d’O.N.G. cambodgiennes baptisée « Ponleu Khmer », des débats publics sur le contenu de la future constitution ont précédé le débat parlementaire tant à Phnom Penh que dans certaines provinces.
19 septembre 93 : Les forces gouvernementales de l’EdC, les Sihanoukistes et les forces de Son San reprennent les territoires tenus par le KD à Phnom Chhat (province de Bantaey Menchaey). Pol Pot, Nuon Chea, Son Sen et Khieu Samphan se replient en catastrophe sur Païlin (Sikoen, 2013, pp. 395-396).
22 septembre 93 : Fin des émissions de Radio UNTAC (O.N.U.).
23 septembre 93 : Le Cambodge se dote d’une nouvelle constitution. Les débats dureront 5 jours. A l’issue, le pays devient une monarchie constitutionnelle à l’Anglaise où le roi règne mais ne gouverne pas. L’assemblée constituante s’est transformée en assemblée législative, ce qui met un terme définitif au mandat de l’APRONUC.
Un gouvernement bicéphale voit le jour, partagé entre Norodom Ranariddh (premier ministre) et Hun Sen (vice-premier ministre). Chaque ministre issu d’un parti est « doublé » par un autre ministre ou secrétaire d’État de l’autre parti (Richer, 2009, p. 98). Pour obliger les deux parties à travailler ensemble, l’article 82 prévoit que l’élection du gouvernement, le vote du budget ou toute modification de la constitution ne peut être obtenu qu’à la majorité des deux tiers (Cambacérès, 2013, p. 354). Le pays est donc condamné à être dirigé par des gouvernements de coalition, sources permanentes de tensions qui ne faciliteront en aucun cas les efforts de pacification.
Ce nouveau gouvernement bicéphale se révèlera rapidement corrompu et autoritaire. Norodom Ranariddh et Hun Sen s’entendent rapidement pour tenter d’éliminer le ministre des Finances Sam Rainsy (F.U.N.C.I.N.P.E.C.) qui cherche à établir une nouvelle réglementation des impôts, des taxes et à réduire l’inflation. Après une résistance de Sihanouk qui estime le travail de Rainsy « loyal et efficace », Ranariddh et Hun Sen parviendront à se débarrasser de leur ministre des Finances en juin 1995.
Retour de Sihanouk de Chine.
24 septembre 93 : Promulgation de la constitution.
Suite à une décision de l’assemblée nationale, Sihanouk remonte sur le trône. Il prête serment. Il sait ses pouvoirs limités mais sait aussi devoir gérer les nombreux problèmes qui ne manqueront pas de remonter à lui. Il s’attend à devoir jouer un rôle d’arbitre et de réconciliateur entre les factions rivales, tout en jouant la carte de la prudence. Il n’entend pas entrer dans les sujets politiques sauf s’il est directement sollicité par les deux premiers ministres. Malgré ses prérogatives constitutionnelles, Sihanouk, en retrait, ne convoquera jamais hebdomadairement ni les principaux membres du gouvernement ni le conseil suprême de la magistrature.
25 septembre 93 : Signature d’un mémorandum d’accord entre le F.U.N.C.I.N.P.E.C. et le P.P.C.
Malgré les récents changements politiques, le gouvernement thaïlandais continue à traiter celui du Cambodge comme un ensemble de factions. Il confirme son soutien aux KR en réclamant leur entrée au gouvernement.
26 septembre 93 : Fin de la mission de l’O.N.U. au Cambodge (Bui Xuan Quang, 2000, p. 770).
27 septembre 93 : 17 soldats du F.N.L.K.P. sont enlevés par les KR alors qu’ils quittaient la base de Sok Sann (voir 15 septembre) pour rallier l’armée gouvernementale.