Septembre 59 : Les relations entre la Chine et l’U.R.S.S. se tendent. L’agence de presse soviétique Tass fait connaître au monde entier l’existence d’incidents entre la Chine et l’Inde à propos de l’annexion du Tibet de 1950. La coopération de recherche nucléaire entre les 2 pays est interrompue (Férier, 1993, p. 140).
Khrouchtchev se rend aux États-Unis en voyage officiel pour y prôner une doctrine de « coexistence pacifique » lancée depuis la mort de Staline en mars 1953. Il rencontre Eisenhower et présente à l’O.N.U. un plan de paix prévoyant un désarmement global sur une durée de 4 ans. Cette initiative est particulièrement mal perçue par les Chinois, ce que peut constater immédiatement Khrouchtchev lors d’une escale de retour passant par Pékin. C’est à la suite de ce voyage que Mao commencent à critiquer ouvertement et sévèrement la politique étrangère soviétique et à parler, d’un point de vue politique, du « révisionnisme » soviétique (Marangé, 2012, p. 293).
2 - 5 septembre 59 : Visite d’Eisenhower à Paris. De Gaulle qui a toujours entretenu de bons rapports avec lui recommande de retirer une partie de ses 800 conseillers militaires au S-V. Il lui confie : « Nous savons qu’au Vietnam, quand un gouvernement est soutenu visiblement par l’étranger, il perd de l’ascendant sur le pays. Ce qui veut dire que la situation s’aggravera et vous vous trouverez pris dans un mécanisme dont vous ne réussirez pas à vous tirer. » (cité in Journoud, 2011, p. 93) Le président français ne sera pas écouté.
3 – 10 septembre 59 : Le régime diémiste a maintenu au départ des Français le bagne de Poulo Condore pour y enfermer les opposants politiques. Selon un témoin, un mouvement de révolte affectant 1 246 personnes y éclate. Les prisonniers y subissent les pires traitements, notamment dans le « bloc des tigres » où ont été maintenues les tristement célèbres « cages à tigres » françaises. Sous le régime diémiste, l’on y entasse les prisonniers pour rendre leurs conditions de détention encore plus pénibles. Une grève de la faim est réprimée avec la plus grande violence mais oblige le commandant du bagne à transiger. Accusé de faiblesse, il est limogé et remplacé par plus féroce que lui (Burchett, 1965, pp. 284-289).
22 septembre 59 : Au Cambodge, premier numéro de l'Observateur, journal dirigé par Khieu Samphan.
30 septembre - 6 octobre 59 : Requête du gouvernement du Cambodge introduite auprès de la Cour Internationale de Justice contre la Thaïlande à propos du temple de Preah Vihear.
