Septembre 43 : Les partis pro-japonais nationalistes, Daï Viet, Daï Viet Quoc Xa, Phuc Quoc Hoï, se fédèrent pour former le Viet Nam Phuc Quoc Dong Minh Hoï (Dong Minh Hoï en abrégé, Ligue pour la restauration nationale du Vietnam). Par cette alliance, le parti perd son statut groupusculaire avec l’important ralliement des sectes caodaïstes de la région de Tayninh, de Bentre, de Baclieu et Mytho qui regroupent un nombre considérables d’adeptes (Isoart, 1982, p. 148).
5 septembre 43 : René Pleven, commissaire aux Colonies du gouvernement d’Alger, écrit dans L’Écho d’Alger : « Le loyalisme de l’Indochine a su regrouper en Indochine tout ce qui nous permettra de voir notre colonie revenir à la France […] Le premier objectif de la libération de la patrie ne saurait nous faire oublier notre Indochine française. L’Indochine française est vraiment notre Alsace-Lorraine d’Orient. » (cité in Turpin, 2005, p. 46)
10 septembre 43 : En Chine, après un jugement qui le condamne à une peine légère, HCM est libéré mais assigné à résidence. Il parvient toutefois à reprendre contact avec le P.C.I. Il voit également, Nguyen Hai Than, dirigeant d’un autre parti nationaliste qu’il a connu dans les années 1920, qui dirige le Dong Minh Hoi (Ligue pour la restauration du Vietnam, ébauchée en octobre 1942 et soutenue par certains généraux nationalistes chinois) (Marangé, 2012, p. 139).
12 septembre 43 : De retour d’Alger (voir 9 juin), le capitaine Milon s’est rendu à la frontière sino-tonkinoise. Il a remis au lieutenant Soclet le rapport de son voyage mais aussi la synthèse des instructions reçues de De Gaulle et les consignes concernant la résistance en Indochine. Le 12, le capitaine Levain en prend connaissance et se rend auprès du général Mordant. Il s’agit d’intensifier le travail de renseignement, de créer des canaux de communication efficaces, de consolider l’organisation des réseaux et de se préparer à déclencher une offensive contre les Japonais. Mordant, qui n’est pas un gaulliste viscéral, réserve un accueil mitigé à ces demandes qu’il juge peu réalistes. Il se résout néanmoins à les mettre en application. Un poste de radio clandestin est installé au siège du B.S.M. pour établir fin septembre des relations avec la M.M.F. en Chine (Zeller, 2021, pp. 51-52).
18 septembre 43 : De Gaulle et Giraud adressent un mémorandum à Churchill, Roosevelt et Staline pour revendiquer la participation des forces françaises à la libération de l’Indochine. Roosevelt éprouve de l’hostilité à l’égard de De Gaulle (déjà exprimée lors de la conférence de Casablanca de janvier 1943), soutenant ou Vichy en la personne de l’amiral Darlan ou, plus tard, le général Giraud à Alger. Un corps expéditionnaire de deux divisions (le futur C.L.I.), commandé par le général Blaizot (giraudiste), dépendrait de l’équipement et des transports alliés. Les Britanniques y sont favorables mais les Américains, hostiles à un retour des Français en Indochine par pur et simple anticolonialisme, bloquent ce projet en invoquant les impératifs des autres théâtres d’opérations (Franchini 1, 1988, p. 174).