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par Jean-François Jagielski

Salisbury Harrison

Salisbury Harrison : Directeur adjoint du New York Times. Il est l’un des premiers membres de la presse américaine à contester la manière dont les États-Unis mènent la guerre au Vietnam fin 1966. Il est aussi le seul journaliste américain autorisé à cette date à se rendre physiquement au N-V. Pour démontrer la mauvaise foi du Pentagone au sujet des bombardements, les dirigeants n-v l’invitent par l’intermédiaire de Wilfried Burchett (voir sa notice) à séjourner au N-V entre le 23 décembre 1966 et le 7 janvier 1967. Il obtient alors de larges facilités pour se déplacer et s’informer. Il est reçu par Pham Van Dong et certains membres du corps diplomatique présents à Hanoi. Cette visite donnera lieu à une série d’articles, un livre (Behind the lines - Hanoi, December 23, 1966-January 7, 1967, Harper & Row, 1967) et une audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat dirigée par son président, le sénateur Fulbright, le 2 février 1967. S’il minimise les effets des bombardements sur la capitale n-v, il n’en décrit pas moins les dégâts provoqués la plupart du temps par des bombardements aveugles, un saupoudrage sans véritables buts stratégiques. Il remet en doute leur efficacité et constate qu’ils ne remettent pas en cause l’approvisionnement du Sud (De Quirielle, 1992, pp. 111-112).

Ses publications provoquent ce que le dossier du Pentagone nomme « un débat explosif sur les bombardements ». Le 25 décembre 1966, Salisbury qui se trouve à Namdish et révèle que la campagne aérienne a tué 89 personnes civiles et blessé 405 autres. Les autorités américaines réagissent en contestant ces chiffres. Les rapports de la C.I.A. montreront que les chiffres de Salisbury sont en-deçà de la réalité (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 555). Ses publications lui valent d’être distingué pour la deuxième fois, Pulitzer en 1955 et le prix George Polk du reportage étranger en 1966.

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