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par Jean-François Jagielski

Pleven René

Pleven René : Né en 1901 à Rennes. Son père est militaire de carrière. Il échoue au concours de l’Inspection générale des Finances. Il devient homme d’affaires qui acquiert une solide expérience internationale. Il est en 1940 le principal collaborateur de Jean Monnet à la tête du Comité d’organisation des achats d’armement. Il rallie De Gaulle à Londres dès juin 1940. Les deux hommes s’appréciant mutuellement, De Gaulle lui confie des responsabilités. Pleven participe aux côtés de Leclerc, Boislambert et Larminat au ralliement de l’Afrique équatoriale française en août 1940. Le Général confie à Pleven la participation de ces territoires à l’effort de guerre. Il devient secrétaire général de l’A.E.F., commissaire aux Colonies d’août à septembre 1944 puis de ministre des Finances du gouvernement provisoire.

Le 1er août 44, De Gaulle crée un Comité d’action pour la libération de l’Indochine dont il confie la présidence à Pleven, alors commissaire aux Finances. Les directives du Comité sur le maintien de l’amiral Decoux à son poste (nommé par le régime de Vichy) sont contrariées par De Langlade (France libre) qui est finalement évincé pour n’avoir pas su respecter les directives du gouvernement provisoire.

Il est élu député des Côtes du Nord le 21 octobre 1945, fonction qu’il occupera jusqu’en 1973. Il quitte ses fonctions gouvernementales avec le départ de De Gaulle en janvier 1946. Il préside l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (U.D.S.R.) de centre-gauche à partir de 1947 et occupe à ce titre un rôle de premier plan dans la vie politique française. Comme De Gaulle, il est hostile à la constitution d’octobre 1946 et aux formules gouvernementales tripartites incluant les communistes. Toujours en 1947, il refuse cependant le poste de secrétaire général du Rassemblement du Peuple français (R.P.F.) fondé par le Général. Pleven n’est pas pour la suppression de la nouvelle constitution mais pour son amendement. De Gaulle et Pleven se brouillent définitivement, le premier considérant le second comme un homme de la IVe République. Pleven demeure cependant un ami de Leclerc à qui il conseille de ne pas prendre le poste de commandant en chef en février 1947.

Rejoignant le premier gouvernement Bidault, Pleven devient ministre de la Défense dans trois gouvernements d’octobre 1949 à juillet 1950. Le 12 juillet 1950, il devient président du Conseil (jusqu’au 10 mars 1951) dans le contexte très tendu de la guerre de Corée. Il est l’homme des compromis, délaissant l’Indochine dans le contexte particulier d’un troisième conflit mondial, où l’Europe avec la création de la Communauté européenne de défense et la lutte contre le communisme, priment. C’est alors qu’il est aux affaires qu’a lieu la très controversée défaite de la R.C. 4.

Il redevient président du Conseil du 11 août 1951 au 20 janvier 1952 et nomme Jean Letourneau au poste de ministre des États associés et de haut-commissaire en Indochine. Pleven n’a pas vraiment de politique déterminée pour l’Indochine. Son gouvernement tombe non sur la question de l’Indochine mais à l’occasion de lois-cadres sur la sécurité sociale et la réorganisation de la S.N.C.F. Il redevient ministre de la Défense dans les gouvernements Pinay, Mayer et Laniel du 8 mars 1952 au 12 juin 1954 et est donc aux affaires au moment de la défaite de Dien Bien Phu dont il prend la responsabilité sans chercher à se défausser. Affaibli, il perd en 1953 la présidence de l’U.D.S.R. qui a été confiée à François Mitterrand. Attaqué par Pierre Mendès France qui devient président du Conseil le 18 juin 1954, il entame alors une longue traversée du désert.

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