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par Jean-François Jagielski

Pham Van Dong

Pham Van Dong : Révolutionnaire communiste vietnamien. Né en 1906 dans la province de Quang Ngai dans une famille de mandarins qui servait à la cour de l'empereur Duy Tan. Il fréquente le lycée Albert-Sarraut d'Hanoï en même temps que Vo Nguyen Giap. Il fait ses premières armes anticolonialistes lorsqu'il est étudiant en droit à la faculté d'Hanoï où il organise une grève à la mémoire d'un dirigeant nationaliste. Militant de la Ligue de la Jeunesse révolutionnaire (Than Nien), il part au début des années 1920 pour la Chine où il étudie à l'académie militaire de Whampoa alors dirigée par Jiang Jieshi. Il devient en 1925 un proche collaborateur de Ho Chi Minh à Canton. Ce dernier apprécie ses talents, son esprit et sa fibre patriotique. Leur entente est si étroite qu’on le surnomme bientôt le « neveu favori » de l'Oncle Ho. Ce dernier confiera en aparté au général Salan qu’il est « [s]on fils spirituel » (Salan 1, 1970, p. 360).Pham Van Dong milite donc dans le mouvement communiste dès 1925.

Il revient au Vietnam en 1926 pour organiser les cellules communistes mais est arrêté et détenu jusqu'en 1936, au moment où le gouvernement du Front populaire ouvre les portes du bagne de Poulo Condore. Pham Van Dong y a alors passé sept ans. À sa libération, il reprend ses activités révolutionnaires dès 1939 et compte en 1944 parmi les membres fondateurs de l'Armée populaire vietnamienne (A.P.V).

Il est présent lors du congrès fondateur du VM à Tsien Tsi en 1941. Il fait partie du gouvernement provisoire fondé par HCM en mars 1944. Le 13 août 1945, il participe au congrès de Tran Tao du P.C.I. où est fondé un « Comité de libération du peuple vietnamien » constitué de 14 membres tous communistes qui décident de lutter contre les occupations japonaise et française. Il est nommé le 28 août au poste de ministre des Finances dans le second gouvernement provisoire dirigé par HCM qui se substitue au premier Comité de Libération nationale. Il est nommé vice-président du gouvernement clandestin et président du conseil supérieur de la Défense nationale le 7 août 1949.

Devenu ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Vietnam d’avril 1954 jusqu’en 1960, il dirige la délégation vietnamienne lors des accords de Genève en juin 1954. Ces accords qui auraient dû être un moment de triomphe pour lui suite à la victoire Dien Bien Phu le rendent paradoxalement amer. Il se sent trahi par le premier ministre chinois Chou En Laï qui veut à tout prix éviter un nouveau conflit armé avec les États-Unis (après celui de la guerre de Corée) en contraignant les N-V à accepter la partition temporaire du Vietnam en deux zones de regroupement militaire distinctes. Le N-V est donc contraint sous la pression chinoise de signer un accord qui ne les satisfait pas. Le 21 juillet 1954, Pham Van Dong, à l’issue de la conférence, lance : « Nous gagnerons l’unité du Vietnam comme nous avons gagné la paix. Aucune force au monde ne nous en détournera […] Peuple du Vietnam, compatriotes du Sud, la victoire est à nous ! »

Le 22 septembre 1955, Pham Van Dong est nommé premier ministre du gouvernement de la R.D.V.N., poste qu'il conservera jusqu'en 1987. Dans les années 1960 à 1970, il est l’un des principaux soutiens de la ligne modérée prosoviétique (celle d’HCM et Giap). Après la victoire de 1975 et la réunification, son rôle s’amoindrit. Il devient vice-président du Conseil national de défense, poste qu'il occupera jusqu'en 1986.

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