Octobre – décembre 40 : Incidents et accrochages à la frontière lao-thaïlandaise et au Cambodge. Vallette y voit, pour la Thaïlande, la constitution d’un « glacis protecteur » face à la pression japonaise (Valette, 1993, p. 80). Mais la Thaïlande, alliée du Japon, profite également de l’affaiblissement de la position française due à l’occupation japonaise. La réaction française est trop tardive du fait de l’éloignement des troupes susceptibles d’intervenir (Toinet, 1998, p. 35).
1er octobre 40 : Nouveau signe de dégradation des relations entre la France et la Thaïlande, Vientiane (capitale du Laos) est survolée par une trentaine d’appareil thaïlandais. Les incidents de frontière se multiplient. Des tracts antifrançais sont largués au-dessus d’agglomérations laotiennes et cambodgiennes (Cadeau, 2019, p. 75).
5 octobre 40 : Libération des prisonniers français. Le général Nakamura, commandant la 5e division, exprime son « regret profond de l’incident inattendu de Langson ». Non sans une bonne dose de cynisme, il ajoute que « sa majesté l’empereur pens[e] sans répit à l’amitié franco-japonaise, et qu’il éprouv[e] une profonde sympathie pour la vie de ceux qui [sont] malheureusement retenus à Langson depuis le récente bataille. » (Zeller, 2021, p. 23-24) Une fois de plus, les propos diplomatiques ne reflètent absolument pas la brutalité de l’armée japonaise.
De son côté, Decoux ne cherche pas à dramatiser l’affaire de Langson et estime a posteriori dans ses mémoires : « Sans doute n’est-elle pas étrangère au fait que pendant près de cinq ans, la puissance japonaise n’osera plus porter atteinte à notre souveraineté. » (Decoux, 1950, p. 120) Du moins, jusqu’en 1945…
8 octobre 40 : Baudoin (Affaires étrangères) sous-estime la puissance de l’armée siamoise, espérant une aide américaine, une demande d’armement qui ne viendra pas (Valette, 1993, p. 87).