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par Jean-François Jagielski

Novembre 1971

Novembre 71 : Russes et Chinois, malgré leurs dissensions, continuent à alimenter l’armée n-v en matériel lourd : tanks, missiles sol-air et camions passant par la piste HCM. Trois divisions n-v sont déployées entre la frontière du Cambodge et du S-V. Même processus au nord de la zone démilitarisée et donc prémices d’une attaque massive des troupes N-V. Ce qu’annoncent par ailleurs certaines déclarations de Giap.


3 novembre 71 : Les Américains donne un accord laconique pour une rencontre le 20 novembre. Ils apprennent que Le Duc Tho, « malade », ne sera pas présent. Seul Xuan Thuy pourrait en être. Or, depuis longtemps, ce n’est plus lui qui a pouvoir pour négocier. Les N-V ne proposent pas de nouvelle date. Le 19, les Américains repoussent cette rencontre mal engagée. Aucune réponse des N-V (Kissinger 2, 1979, pp. 1 096-1 097).


5 novembre 71 : Le Sénat et la chambre des Représentants votent une version l’amendement Mansfield qui exige « la fin des opérations militaires », « l’évacuation rapide des troupes se trouvant en Indochine » si les prisonniers américains sont libérés. Le délai de 6 mois de la première mouture de l’amendement a disparu mais le président doit fixer clairement une date d’évacuation.

Selon Kissinger, ce qui sauve la mise est le fait que « les Nord-Vietnamiens étaient, eux-aussi, au bout de leur rouleau » du fait de l’usure de leurs réserves mais aussi des avancées diplomatiques des U.S.A. auprès de la Chine et l’U.R.S.S. (Kissinger 2, 1979, pp. 1 098-         1 099). Ces deux arguments, chers à Kissinger, nous paraissent pour le moins discutables : les préparatifs de la future offensive de Pâques ont démarré (apport de troupes par la piste HCM) ; la diplomatie n-v est et demeure indépendante tant à l’égard de la Chine que de l’U.R.S.S.


12 novembre 71 : Nixon annonce un retrait complémentaire de 45 000 soldats.


17 novembre 71 : Éditorial du New York Times qui reproche à Nixon de ne pas répondre « aux ouvertures faites au mois de juillet par le Vietcong dans sa réponse en sept points qui est restée, pour la plus grande partie, sans réponse depuis quatre mois. » (Kissinger 2, 1979, p.     1 098)


22 novembre 71 : Suite au rapprochement sino-américain, Mao et Zhou Enlaï se défendent de faire pression sur la diplomatie n-v mais les incitent dans les faits à négocier avec les Américains pour mettre un terme à la guerre. Le 22, Mao demande personnellement à Pham Van Dong (premier ministre) de repousser la libération du S-V. Appel auquel les N-V, selon une habitude rôdée, resteront sourds avec l’envahissement de la D.M.Z. en mars et avril 1972, avec le déclenchement de l’offensive de Pâques (Marangé, 2012, p. 347).

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