Novembre 70 : Sondage analysant l’évolution de l’opinion publique américaine sur le conflit au Vietnam : pour 30 %, contre 49 %, sans opinion 20 % (Nouilhat in collectif, 1992, p. 60).
Un sondage effectué auprès de la population étudiante américaine indique que seuls 6 % des sondés sont très favorables aux Students for a Democratic Society (S.D.S.) alors que 37 % y sont hostiles (Granjon in collectif, 1992, p. 51).
Entretiens entre communistes vietnamiens (Nguyen Van Linh, Tran Nam Trung) et cambodgiens (Saloth Sar, Nuon Chea).
Départ de Hanoi pour le Cambodge (par la piste Ho Chi Minh) d'un millier de militants Khmers issarak (dont 822 sont membres du P.C.K.) arrivés au N-V en 1954 : les Khmers Hanoi ou Khmers Viet Minh.
3 novembre 70 : Élections américaines : renouvellement des sénateurs pour un tiers (35 sénateurs sur 100) et de la totalité des membres à chambre des Représentants (435 députés). Le président et le vice-président (Spiro Agnew) se sont particulièrement investis dans la campagne électorale. La situation au Vietnam est assez peu évoquée au niveau local et ne pèse guère sur les résultats : les droits civiques et le conflit vietnamien cèdent le pas aux questions d'ordre économique, à savoir les remèdes contre l'inflation et le chômage.
Dans ces élections, l’équilibre entre « colombes » et « faucons » n’a pas été foncièrement remis en cause par les récents événements du Cambodge : les Républicains gagnent 2 sièges au Sénat (sans obtenir la majorité) mais en perdent 9 à la chambre des Représentants. Selon Portes, le soutien qu’apportent les Américains est « pour le moins ambigu, ferme envers celui qui veut achever la guerre, très réservé pour des initiatives qui veulent la prolonger. » (Portes, 2008, p. 244)
8 novembre 70 : Le secrétaire d’État Rogers demande à Nixon de soutenir la proposition de Mansfield de cessez-le-feu sur place « dans le but de gagner les « colombes ». » (voir 21 juillet) Un écrit en ce sens sera produit le 10. Nixon, obnubilé par les chiffres de sa bureaucratie, considère que les études antérieures en ce sens ont démontré que cette solution était mauvaise car elle affaiblirait « d’environ 6 % » l’emprise du S-V sur les populations. De plus, Nixon pense que les N-V refuseront comme ils l’avaient fait en février et mars pour le Laos et le Cambodge (Kissinger 2, 1979, p. 1027).
17 novembre 70 : Dans l’affaire de My Laï, une cour martiale inculpe 14 officiers dont le major général Samuel W. Koster, commandant de la 23e division d'infanterie. La plupart des accusations contre lui seront ensuite abandonnées. Il sera simplement rétrogradé. Le commandant de la brigade, le colonel Henderson, sera le seul commandant de haut rang à être jugé pour des accusations relatives à la dissimulation du massacre de My Laï. Il sera finalement acquitté le 17 décembre 1971.
26 hommes sont inculpés mais seul le lieutenant Calley est condamné après 4 mois de procès durant lesquels il a affirmé avoir suivi les ordres reçus. Il sera condamné à la prison à perpétuité le 29 mars 1971 après avoir été reconnu coupable du meurtre prémédité d'au moins 20 personnes. Deux jours après sa condamnation, Nixon prendra la décision controversée de faire sortir Calley de sa prison de Fort Benning (Géorgie) et de le placer en résidence surveillée en attendant son procès en appel. En août 1971, la peine de Calley sera réduite à vingt ans. Au final, il purgera une peine de 3 trois ans et demie et sera libéré en septembre 1974.
Son supérieur hiérarchique direct, le capitaine Médina, pourtant largement impliqué dans l’affaire, refuse de porter la responsabilité des ordres qui ont conduit au massacre et sera finalement acquitté.