8 novembre 60 : Élection de J.F. Kennedy à la présidence des États-Unis.
HCM a un entretien avec Mao et Liu Shao Qi sur la situation militaire en Indochine. Les rapports entre le dirigeant vietnamien et ceux de la Chine continuent à se dégrader. Mao félicite d’abord HCM sur la situation militaire au S-V et au Laos. Mais l’entretien tourne rapidement à l’aigre lorsque Mao déclare qu’il n’y a rien d’inhumain « à massacrer des réactionnaires lorsque ces derniers massacraient des révolutionnaires. » (cité in Marangé, 2012, p. 296)
11 - 12 novembre 60 : Putsch des parachutistes au S-V contre Diem par les colonels Duong Van Dong et Nguyen Chan Thi, le capitaine Pham Van Lieu, côté militaire. Côté civil, des membres du groupe « Caravelle » (voir introduction 1959) sont impliqués dans le complot : l’avocat Nguyen Van Thi et le docteur Phan Quan Dan. Les putschistes, soutenus par des parachutistes, demandent à Diem de libéraliser le régime, former un nouveau gouvernement afin de lutter efficacement contre les communistes. Diem envoie des émissaires pour négocier et temporiser, ce qui lui permet d’alerter la 7e division du colonel Tran Tien Khiem stationnée dans le Delta. Les choses traînent et les conjurés hésitent à passer à l’attaque du palais présidentiel. Au final, les conjurés s’enfuient vers Phnom Penh grâce à un Dakota mis à leur disposition par Nguyen Cao Ky.
Du fait de sa modération, cette tentative de coup d’État non aboutie est plutôt un avertissement au régime incitant Diem à se débarrasser d’un entourage jugé néfaste. Tran Van Don se demande même si cette tentative « était authentique ou s’il s’agissait d’un tour monté par le gouvernement lui-même »… Le palais présidentiel est cerné, la radio est prise, la police de Saigon est contrôlée par les insurgés. Le général Khanh les rejoint. Diem parvient cependant à négocier. Certains conjurés (et d’autres qui n’avaient pas participé à la tentative de renversement, dont Tran Van Don…) sont arrêtés et mis en résidence surveillée (Tran Van Don, 1985, pp. 106-108 ; Truong Vinh Le, 1989, pp. 59-60). L’ambassadeur américain Dubrow apporte son soutien à Diem.
13 novembre 60 : Manifestations de soutien des pro-Diem. L’attitude ambiguë du vice-président Nguyen Ngoc Tho pendant le coup d’État lui est reprochée par les Nhu. Une partie de l’armée et des intellectuels sont mécontents du fait des restrictions des libertés. Ils sont parfois soutenus par certains Américains qui n’apprécient guère le régime en place. Mais Diem justifie encore une fois ses méthodes dictatoriales aux yeux des Américains en brandissant la menace communiste (Truong Vinh Le, 1989, p. 63).
17 novembre 60 : Le régime de Diem annonce « un sérieux programme de réformes ». Dans les faits, Diem réutilise le même système que lors du « comité révolutionnaire » de 1955 qui lui avait permis de se débarrasser de Bao Daï. Le gouvernement institue « un Comité du Peuple » sous la direction de Truong Cong Cuu (vice-président de l’assemblée nationale) qui entreprend une purge des opposants modérés et s’en prend à une certaine presse qui avait témoigné une certaine tiédeur envers le régime.