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par Jean-François Jagielski

Novembre 1942

2 novembre 42 : A Alger, une lettre de Robert Murphy, représentant personnel de Roosevelt, adressée au haut-commissaire, le général Henri Giraud, affirme : « La restauration de la France à la complète indépendance, dans toute la grandeur et l’étendue de ses possessions avant la guerre, est l’un des buts de guerre des États-Unis. Il est entendu d’une manière absolue que la souveraineté française sera rétablie aussitôt que possible d’un bout à l’autre de son territoire, métropolitain ou colonial, sur lequel flottait le drapeau français en 1939. » Ce qui est écrit ici ne correspond pas du tout aux pensées de Roosevelt qui fera remarquer en janvier 1943 à son représentant qu’il avait « excédé ses pouvoirs en promettant le soutien américain pour la restauration après-guerre des possessions françaises d’outre-mer et que lui, le président, n’était pas disposé à effectuer de telles promesses. Certaines colonies françaises ne devaient pas retourner à la France. » Il ajoute qu’il a « un grave doute » concernant l’Indochine (Isoart, 1982, p. 188).


9 novembre 42 : Du fait de la dégradation des puissances de l’Axe en Europe comme dans le Pacifique et du fait de la complexité de devoir négocier avec les autorités françaises (voir juillet), l’état-major de Tokyo ordonne l’établissement d’un Q.G. japonais en Indochine sous les ordres du général Kazumoto Machijiri. Ce Q.G. se réinstalle à Saigon (Pedroncini, 1992, p. 38).


12 novembre 42 : Decoux reçoit un télégramme de Laval lui ordonnant de pratiquer avec les Japonais « une collaboration et une coopération  intégrales » sur le modèle de celles que le chef du gouvernement de Vichy pratiquait avec l’Allemagne. L’amiral n’appliquera pas cette directive et continue à contenir les agissements japonais auprès des groupes nationalistes vietnamiens. Il se contente de maintenir une politique de statut quo avec l’occupant. De leur côté les autorités nippones se satisfont d’utiliser militairement l’Indochine en laissant l’appareil colonial administratif français gérer la péninsule (Isoart, 1982, pp. 11-12).

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