Novembre 41 : Le général Machijiri, commandant des forces japonaises en Indochine, installe son Q.G. à Saigon. La préservation d’une souveraineté française par l’amiral Decoux devient plus difficile et le sera encore plus après l’attaque de Pearl Habor le 7 décembre car avec l’installation de la guerre dans le Pacifique l’isolement de l’Indochine est presque complet (Zeller, 2021, pp. 37-38). Pour échapper à la pression japonaise, Decoux se déplace de plus en plus entre Saigon, Hanoi, Hué ou Dalat.
6 novembre 41 : Avant le déclenchement de la guerre du Pacifique en décembre et suite à l’arrivée massive de troupes japonaise au sud de l’Indochine (40 000 hommes, voir 29 juillet), l’état-major de Tokyo installe à Saigon un Q.G. de l’armée du Sud. Il y demeurera jusqu’en juillet 1942 où, du fait de la guerre du Pacifique, il quitte l’Indochine à destination de Singapour (Pedroncini, 1992, p. 38).
26 novembre 41 : Les U.S.A., en la personne de Cordell Hull (secrétaire d’Etat), remettent aux Japonais une note qui doit avoir valeur de projet d’accord. Elle propose des négociations entre Britanniques, Chinois, Japonais, le gouvernement hollandais en exil et la Thaïlande afin de garantir la neutralité de l’Indochine et procurer à « chacun des signataires un traitement égal dans le commerce et les échanges avec l’Indochine française ». Cette note fait totale abstraction de l’administration française et de la France, jugées quantités négligeables, alors que des relations diplomatiques existent entre les États-Unis et Vichy.
30 novembre 41 : Depuis le 1er janvier ont été au Vietnam 2 911 personnes ont été condamnées. 155 condamnations à mort, 175 aux travaux forcés ont été prononcées (216 à 20 ans et 315 à 15 ans). Cette sévérité vaut à Decoux d’être quelque peu chapitré par Vichy qui lui rappelle « la nécessité de conserver à la peine capitale son caractère de haute exemplarité voulue par le législateur » (Turpin, 2005, p. 36).
Fin novembre 41 : 75 000 soldats japonais sont stationnés en Indochine (De Folin, 1993, p. 29).