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par Jean-François Jagielski

Le Duc Tho

Le Duc Tho : Communiste révolutionnaire vietnamien. S’engage tôt dans la lutte et est détenu dans les prisons et bagnes coloniaux dont Poulo Condore de 1930 à 1936 puis de 1939 à 1944. Il regagne ensuite Hanoi où il intègre le comité central du P.C.I. De 1948 à 1954, il occupe des fonctions clandestines dans le Sud. Suite à la disparition de Nguyen Binh (voir sa notice) en 1951, Le Duan dont il est un proche lui confie la tête de l’interzone ouest du Nam Bo.

En 1955, il rejoint Hanoi et entre au comité central du Lao Dong. Il dirige la Commission pour l’organisation du parti de 1956 à 1973 puis de 1976 à 1982. En décembre 1963, lors de la 9e session du Comité central du Lao Dong, il fait partie de la faction prochinoise (Le Duan, Truong Chin) qui s’installe à la tête du parti et prône la réunification par le combat contre les Américains et les S-V. Début 1968, au moment de l’offensive du Têt, il reprend les fonctions de premier secrétaire du Lao Dong pour le Sud. Durant toute la période de tension entre la Chine et l’U.R.S.S., il fait partie de la faction maoïste du Parti des Travailleurs Vietnamiens (P.T.V.) opposée à la tendance pro-russe plus modérée, représentée par HCM et Giap. Il essaie même de se débarrasser de ce dernier fin 1967, en vain. Personnage de l’ombre, il est l’organisateur de vastes purges dans l’armée, chez les intellectuels opposés à la ligne du parti et, dans une moindre mesure, au sein du P.T.V.

Le 10 mai 68, il est présent avec Xuan Thuy comme conseiller spécial, membre du politburo lors de la première réunion officielle de pourparlers de Paris entre Américains, Sud-Vietnamiens et membres du F.N.L. À partir du 8 septembre, il devient le principal et très tenace interlocuteur de Kissinger dans les très longues négociations secrètes qui aboutiront aux accords de Paris paraphés le 2 mars 1973. Il refusera en décembre de recevoir le Prix Nobel de la paix décerné en commun à lui et Kissinger arguant du fait que la paix n’est pas établie et que les Américains et les S-V violent les accords.

Il participe politiquement en avril 1975 à l’organisation de l’assaut final au S-V. Entre 1975 et 1986, il demeure un membre actif du parti, participant entre autre au projet d’invasion du Cambodge par les Vietnamiens en 1977. Il est par la suite conseiller principal du Front uni kampuchéen pour le salut national (F.U.N.S.K.). Il se retire de la vie publique de son pays en 1986. Il décède le 10 juillet de cette même année (Marangé, 2012, p. 516 ; Spencer, Tucker, 2000, pp. 224-225).

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