Laurentie (La) Henri : Né en 1901. Diplomate français. Il fait des études de droit et obtient un diplôme de l’École des Langues orientales. Il sert au Maroc puis en en A.E.F. En 1937-38 il suit un stage au Centre d’étude des hautes études d’administration musulmane à Paris. Durant la SGM, il rallie la France Libre et œuvre au ralliement du Tchad. Il devient secrétaire général du gouverneur général de l’A.E.F. Son engagement lui vaut d’être fait Compagnon de la Libération le 30 janvier 1944.
Entre 1943 et 1947, il est Directeur des affaires politiques du Commissariat aux Colonies puis de la F.O.M.. A ce titre, il est impliqué dès 1943 à la reconquête de l’Indochine au sein du Comité du Pacifique. En 1944, il est membre du Comité d’action pour la libération de l’Indochine. Il collabore en compagnie de Léon Pignon (voir sa notice) à la rédaction de la déclaration de De Gaulle du 24 mars 1945 (voir chronologie, 13 et 24 mars). Ses propositions, très modestes en faveur de l’autonomie indochinoise, sont rapidement dépassées par les revendications des nationalistes vietnamiens de tout bord. La Laurentie en est conscient (voir chronologie, 6 juin 1945). Dès la capitulation japonaise en août 1945, il tente de promouvoir une politique libérale à l’égard de l’Indochine. Il a collaboré avec Paul Mus et De Langlade (voir leur notice) à un texte qui évoquait la « promotion de la nation annamite » et qui allait jusqu’à évoquer l’indépendance à plus ou moins court terme. Mais ce projet est bloqué par De Gaulle et D’Argenlieu qui privilégient un rétablissement de la puissance militaire française. Il demeure un modéré clairvoyant favorable à la nécessité d’une profonde réforme et à une évolution en faveur d’une plus grande autonomie de la péninsule. A l’époque, il est l’un des rares fonctionnaires de la métropole pour qui le mot « indépendance » n’est pas un tabou. L’avenir lui donnera entièrement raison.