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par Jean-François Jagielski

Juin 1989

Juin 89 : Rencontre à Paris entre le ministre des Affaires étrangères français Rolland Dumas et Ali Atalas, représentant indonésien de l’A.S.E.A.N. Une conférence internationale sera organisée à Paris début août, si des progrès importants sont enregistrés dans le dialogue inter-cambodgien. Les deux hommes conviennent de prendre la coprésidence de la future  conférence de Paris  (voir 30 juillet) (Cambacérès, 2013, p. 308).


3 juin 89 : Khieu Samphan et Son Sen acceptent la démission de Pol Pot à la tête de l’Institut supérieur de défense nationale dont il avait pris la tête le 2 septembre 1985 (Peschoux, 1992, pp. 71-72).

En Chine, malgré la proclamation de la loi martiale depuis le 20 mai, la population fait reculer l’armée. Deng Xiaoping demeure à nouveau invisible.


3 – 4 juin 89 : A Pékin, l’armée ouvre le feu sur la foule et les manifestants, notamment sur la place Tien Anmen. Manifestations monstres à Shanghaï et dans d’autres grandes villes. Vives réactions de la communauté internationale. Affrontements armés au sein de l’A.P.L. (Bui Xuan Quang, 2000, p. 750).


5 juin 89 : De Pékin, Sihanouk reprend à son compte la position des Khmers rouges. Il exige que ce soit l’O.N.U. qui contrôle le retrait des troupes vietnamiennes, que l’administration de Phnom Penh soit complètement démantelée, que se mette en place un gouvernement, une administration et une armée quadripartites incluant les Khmers rouges. Il rejette la nouvelle constitution adoptée à Phnom Penh et déclare qu’il y a au Cambodge 30 000 soldats vietnamiens dans les rangs de l’armée de Phnom Penh, 100 000 miliciens vietnamiens en uniforme de l’État du Cambodge (EdC) et un million d’immigrants vietnamiens illégaux. II exige qu’à la conférence de Paris toutes les décisions soient prises à l’unanimité.


7 juin 89 : Nun Chea déclare vouloir cesser toute activité au sein des instances du futur gouvernement cambodgien dès lors que se seront retirées toutes les forces vietnamiennes (Peschoux, 1992, p. 72).

Le chaos règne à Pékin (Bui Xuan Quang, 2000, p. 750).


8 juin 89 : Réapparition de Li Peng à la télévision chinoise. Premières évacuations des étrangers face à la situation chaotique en Chine (Bui Xuan Quang, 2000, p. 750).


9 juin 89 : Ta Mok prend le même engagement de retrait que Nun Chea. Les deux hommes ne déclarent pas se retirer pour autant de la vie politique. Hommes de l’ombre et du secret, ils savent qu’ils n’ont pas besoin d’une position officielle pour diriger les affaires dans leurs fiefs respectifs (Peschoux, 1992, p. 72).

En Chine, réapparition de Deng Xiaoping à la télévision. Il félicite ceux qui ont proclamé la loi martiale. La vieille garde resserre les rangs autour de Deng  (Bui Xuan Quang, 2000, p. 750).


11 juin 89 : En Chine, la « normalisation » est en marche : arrestations, délation et purges (Bui Xuan Quang, 2000, p. 750).


13 – 14 juin 89 : Conférence de Genève sur le sort des réfugiés indochinois : 90 % d’entre eux sont menacés de « rapatriement forcé » (Bui Xuan Quang, 2000, p. 750).


17 juin 89 : En Chine, Zhao Ziyang (premier secrétaire du P.C.C.) est menacé par l’agence Chine nouvelle d’avoir « soutenu les émeutes ». Reprise en main du pays par Qiao Shi, responsable de la Sécurité (Bui Xuan Quang, 2000, p. 750).


21 juin 89 : En Chine, premières exécutions de dissidents. Hong-Kong est inquiet de son destin. La Chine s’isole de plus en plus sur le plan international (Bui Xuan Quang, 2000, p. 750).


20 - 23 juin 89 : Visite du ministre vietnamien des Affaires étrangères Nguyen Co Tach à Paris. Il rencontre le président François Mitterrand, le premier ministre Michel Rocard ainsi qu’une dizaine de ministres. On s’accorde pour la tenue de la Conférence internationale sur le Cambodge (Bui Xuan Quang, 2000, p. 750).


24 juin 89 : En Chine, Jiang Zemin remplace Zhao Ziyang au poste de secrétaire du P.C.C. (Bui Xuan Quang, 2000, p. 750).


25 juin 89 : De Pyongyang (Corée du Nord), Sihanouk, qui supporte de plus en plus mal de ne plus être l’unique interlocuteur cambodgien des grandes puissances, menace de ne pas participer à la conférence internationale si « certains pays continuent à favoriser le régime de Phnom Penh [provietnamien] ».


27 juin 89 : Affirmant que « les réfugiés appartiennent à leurs leaders politiques », l’armée thaïlandaise veut ramener de force dans un camp Khmer rouge plus de 700 personnes qui avaient fui en avril des bases militaires du KD.

Les autorités britanniques de Hong-Kong sont impatientes de se débarrasser des réfugiés indochinois (principalement des boat-people vietnamiens). Entrevue à Londres entre la première ministre Margaret Thatcher et le ministre des Affaires étrangères vietnamien Nguyen Co Thach (Bui Xuan Quang, 2000, p. 750).

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