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par Jean-François Jagielski

Juin 1961

Juin 61 : 1 500 soldats n-v s’infiltrent au S-V. Dans les mois qui suivent, le rythme atteindra 500 à 1 000 hommes par mois.

Suite aux accords américano-vietnamiens signés lors de la visite du vice-président Johnson (voir 13 mai), les Américains mettent en place un plan cohérent et progressif appelé « plan Staley » qui sera revu et corrigé par le général Taylor (conseiller militaire de Kennedy) et que le F.N.L. nomme « plan Staley-Taylor ». Il s’inscrit dans la lutte antirévolutionnaire et de contre-guérilla au N-V avec infiltration de commandos, installation de bases clandestines, sabotages, élimination des cadres communistes et libération progressive du N-V à partir de zones pacifiées (Chaffard, 1969, p. 369). Selon Tram Nam Trung, membre du comité exécutif du F.N.L. pour la province de An Xuyen évoquant le « plan Staley-Taylor » : « ses objectifs essentiels étaient les suivants : création d’un no man’s land le long du 17e parallèle et des frontières avec le Laos et le Cambodge en détruisant tous les villages de cette bande de territoire et en vaporisant des produits chimiques qui anéantiraient la jungle afin de nous couper du monde extérieur. » Selon Burchett, on prévoit alors l’installation de 16 000 « hameaux stratégiques » où seraient concentrés les deux tiers de toute la population du Sud. (Burchett, 1965, p. 85)


1er juin 61 : De Gaulle fait savoir à Kennedy qu’il est opposé à l’intervention américaine qui ne pourrait que renouveler les erreurs françaises du passé. Il ne rend toutefois pas cette position publique et ne s’oppose pas à une intervention militaire des États-Unis si ceux-ci la jugent nécessaire (Journoud, 2011, p. 98).


3 juin 61 : Le premier ministre Pham Van Dong fait part de l’amélioration des relations franco-nord-vietnamiennes à l’ambassadeur De La Boissière : « Nous sommes bien disposés à l’égard de la France et nous désirons que nos relations s’améliorent entre les deux pays […] Votre politique a été à la remorque des Américains, mais le général De Gaulle a la volonté et les moyens d’une politique nationale. Il faut que vous réalisiez où sont vos vrais intérêts. » (cité in De Quirielle, 1992, p. 35)


9 juin 61 : Lettre de Diem à Kennedy réclamant des instructeurs américains pour la formation de l’armée sud-vietnamienne qui doit passer de 170 000 à 270 000 hommes. La Maison Blanche octroie alors les instructeurs pour 30 000 hommes supplémentaires (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 122).


22 juin 61 : Pour le Laos, signature d’un accord à Zurich dans le cadre de la Conférence de Genève entre Souvanna Phouma et le prince Boun Oum en vue de la formation d’un gouvernement de coalition (voir 12 juillet) (Burchett, 1970, p. 162).

​24 juin 61 : Nhu est reçu (brièvement…) par le premier ministre français Michel Debré. Il rappelle l’attachement du S-V à la France. Il rassure son interlocuteur en l’assurant de la modération de l’influence des U.S.A. sur le gouvernement sv. De Gaulle, de son côté, a toujours repoussé les sollicitations pour inviter Diem à Paris, malgré l’admiration de ce dernier pour le Général, exception faite des positions neutralistes du moment (Journoud, 2011, p. 87).

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