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par Jean-François Jagielski

Juin 1955

Juin 55 : En violation de l’article 19 des accords de Genève (non signés par les S-V), une mission militaire s-v conduite par le général Tran Van Minh se joint à une conférence des représentants militaires de l’O.T.A.S.E. à Bangkok (Chaffard, 1969, pp. 210-211).

Une lettre du général Grandoët à Ély observe que « le problème des réfugiés est un drame et [que] nombreux sont ceux qui regrettent d’avoir quitté le nord pour le sud. » (Cadeau, 2019, p. 551)


Juin - 13 octobre 55 : Une délégation s-v conduite par Nguyen Huu Chau et Ngo Dinh Nhu (frère de Diem) se rend à Paris pour négocier le départ du corps expéditionnaire français et étudier de nouvelles conventions de coopération économique et culturelle. Elle demande qu’une partie des troupes françaises demeure stationnée près du 17e parallèle mais sous commandement s-v. Ce qui est refusé par Diem. Soutenus par les Américains, elle demande également le retrait de la mission Sainteny au N-V. Nouveau refus, mais cette fois, français (voir 29 novembre) (Chaffard, 1969, p. 197).


1er juin 55 : Les effectifs du Corps expéditionnaire français se montent à 75 000 hommes (voir 21 mars). Ély estime ce « palier […] nécessaire pour des questions politiques et […] techniques. » Le gouvernement français entend cependant les diminuer au plus vite du fait de la dégradation de la situation en Afrique du Nord. Pour autant, le président du Conseil, Edgar Faure, et le président de la République, René Coty, soutiennent le commandant en chef. Ély estime qu’un retrait complet n’est envisageable que courant 1956 (Ély, 1964, p. 281).

Première tentative sérieuse de coup d’État contre Diem qui avorte (Tran Van Don, 1985, p. 176).


Été 55 : Au S-V, entre 50 000 et 100 000 personnes sont internées d’office dans les camps s-v, accusées d’être communistes. Or nombre d’entre elles ne le sont pas (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 99).


2 juin 55 : Le général Ély quitte le poste de commissaire-général et de commandant en chef. Le général Jacquot et l’ancien conseiller d’Ély, Wintrebert (représentation civile, favorable à Diem),  assurent l’intérim en attendant l’arrivée d’Henri Hoppenot qui aura le titre d’ambassadeur de France à Saigon à partir du 12 août.


6 juin 55 : Le N-V demande officiellement l’ouverture d’une conférence exploratoire en vue de l’organisation des élections de juillet 1956 prévues par la Conférence de Genève (voir 16 juillet)  (Chaffard, 1969, p. 203). Diem fera la sourde oreille.


9 juin 55 : Tran Van Huu, initialement soutenu par les sectes défaites, n’étant pas parvenu à prendre la place de Diem, quitte le Vietnam pour un exil parisien (Chaffard, 1969, p. 192).


10 juin 55 : Au Cambodge, poursuite de la répression contre la gauche : le journal d’opposition Pracheachon est interdit et son rédacteur en chef Chim Kim An est arrêté.


13 juin 55 : Au Cambodge, premier congrès du Sangkum Reastr Niyum.


14 juin 55 : Au N-V, promulgation de la loi sur la liberté religieuse. L’article 1 garantit « au peuple vietnamien la liberté de conscience et la liberté de culte. Il est interdit à quiconque de porter atteinte à ces libertés. Tout citoyen a le droit de choisir sa religion ou de n’en choisir aucune. » Mais par cette loi en apparence libérale (voir 4 juillet), le gouvernement n-v agit en diminuant le niveau de vie des collectivités religieuses, en taxant leurs possessions et en diminuant à son gré leurs surfaces agricoles (Fall, 1960, p. 104 et p. 168).


20 juin 55 : Au Cambodge, création du journal Samaki par Saloth Chhay, frère de Saloth Sar, qui est aussitôt arrêté pour avoir critiqué l'accord militaire signé avec les U.S.A.


25 juin 55 : Dans un discours prononcé à Caen, Joseph Laniel déclare que l’installation du camp Dien Bien Phu avait « inquiété le Gouvernement ». Navarre réfute, à juste titre, la teneur de ce propos qui aurait été tenu au moment de l’élaboration du camp retranché fin 1953-début 1954 (Navarre, 1956, p. 198, note 1).

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