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par Jean-François Jagielski

Juin 1953

Juin 53 : L’aide des pays socialistes permet à l’armée vietnamienne de créer son premier régiment d’artillerie lourde, le régiment 45 (Goscha, 2000, p. 22)


Début juin 53 : Navarre envoie une note à Mayer lui demandant de clarifier la situation sur la question des pouvoirs politiques en Indochine. Cette nomination est contraire aux engagements du président du Conseil qui s’était engagé à ne pas nommer un commissaire général avant que Navarre ait présenté son plan militaire. Ce dernier n’est pas opposé – même s’il ne le souhaite pas vraiment - à ce qu’il y ait un commissaire général « mais avec un rôle purement diplomatique et exclusif de toute fonction d’autorité. » Il revient en fait sur le vieux débat de conflit d’autorité entre le civil et le militaire en Indochine, qui n’a jamais été tranché depuis le départ de De Lattre. Mayer, sur le départ, lui donne raison mais ne pourra que transmettre à son successeur cette demande qui, par ailleurs, ne sera pas entendue par le futur président du Conseil, Joseph Laniel (Navarre, 1956, p. 9).


1er juin 53 : Navarre transmet au général O’Daniel son plan qui correspond aux attentes des Américains : réduire le VM en l’espace de 2 ans, ce qui coïncide au calendrier politique voulu par les U.S.A. qui vise d’abord à un important retour des troupes françaises en Europe.  Le commandant en chef français annonce qu’il peut réduire le VM à l’état de menace résiduelle en lançant une vaste offensive dès le 15 septembre (début de la saison sèche) quitte à prélever des troupes de secteurs calmes comme en Cochinchine. Les Américains, pour doubler leur aide financière (voir juillet), exigeront durant tout l’été des informations précises sur les plans de guerre français et tenteront d’obtenir une alliance militaire intégrée que le gouvernement Laniel rejettera, toujours chercheur quant à lui d’une solution politique, c’est-à-dire la recherche d’un compromis avec HCM (David, 2007, p. 6). Les Français demandent en fait aux Américains un blanc-seing mais sans révéler leurs intentions exactes.


2 juin 53 : Le général Catroux, avant dernier gouverneur général d’Indochine en 1939-1940, constate dans Le Figaro : « La France, dans de larges couches de sa population, subit la guerre beaucoup plus qu’elle ne la vit. » (cité in Ruscio, 1992, p. 97) La « sale guerre » est aussi une « guerre oubliée » car lointaine. Selon Ruscio, « en fait, la guerre d’Indochine n’a entraîné que très épisodiquement des réactions passionnelles, dans la masse de la population. On peut parler, durant la plus grande partie de la guerre, d’une sorte d’indifférence distante, mêlée d’une sourde hostilité. » Les différents sondages montrent régulièrement que ce conflit est loin d’être la préoccupation principale des Français. Et ce d’autant plus que les pertes françaises sont passées de 88 % du corps expéditionnaire en 1946 à 17 % en 1951 du fait du « jaunissement » des troupes (Ruscio, 1985, pp. 198-199).


3 juin 53 : Contrairement aux engagements pris antérieurement par Mayer à l’égard de Navarre, Maurice Dejean est nommé au poste de commissaire général (jusqu’au 4 juin 1954) en remplacement de Jean Letourneau qui devient commissaire-général par intérim. Dejean prendra officiellement ses fonctions le 3 juillet. Cette nomination n’est pas du goût du ministre des Relations avec les États associés (voir début juin) car elle constitue, selon ses mots, un « écran » entre le commandant en chef et le gouvernement. Toutefois, Navarre et Dejean se connaissent et s’apprécient mutuellement (Navarre, 1979, pp. 241-242).

Mendès France, dans un discours visant l’investiture à la présidence du Conseil, marque son intention d'« arrêter le pays sur la pente fatale », d'« opérer le redressement que le monde entier attend » et de « restituer à la France sa prospérité, son rang et les moyens d'accomplir sa mission ». C’est lors de ce discours qu’il prononce la célèbre formule : « Gouverner, c'est choisir. » Pour autant, il rate l’investiture de 13 voix, malgré le soutien de certains M.R.P.


6 juin 53 : Les relations franco-vietnamiennes sont toujours tendues. Dans un discours prononcé  pour l’anniversaire de la formation de son gouvernement, le président du Conseil Nguyen Van Tam remet en cause l’adhésion de son pays à l’Union française. C’est ce qu’Auriol rappellera à Bao Daï le 28 août « dans une conversation à bâtons rompus » durant laquelle il lui dit : « [Tam] a prononcé un discours où il mettait en cause l’appartenance à l’Union française en disant que le Vietnam n’avait pas participé à l’élaboration constitutionnelle de l’Union française et ne reconnaissait pas notre Constitution à laquelle il n’avait pas collaboré. » (Auriol 7, 2003, p. 313) Le ton de ce discours est en effet assez virulent : « La fragilité et l’insuffisance des accords passés en 1949 et en 1950 apparaissent nettement. Si le principe de notre appartenance à l’Union française n’est pas remis en cause, il est clair que la constitution établie par la France en 1946 ne répond plus aux nécessités des nations appelées à y adhérer. Il faut reprendre cette question en tenant compte des réalités […] Nous ne devons plus être, dans l’Union française, les locataires d’une maison construite sans nous. Nous voulons devenir les associés d’une entreprise que nous édifierons et dont nous sommes prêts à accepter les servitudes. » (cité in Auriol 7, juin 1953, p. 629, note 15) Pour autant, cette déclaration qui fâche les Français n’apaisera pas non plus les nationalistes les plus intransigeants (voir 6 septembre). L’heure est à la surenchère des uns et des autres.


7 juin 53 : Le gouvernement vietnamien institue un service militaire obligatoire. Selon Navarre, il n’est « qu’un principe ». Tout un système de dérogations permettant aux plus aisés d’y échapper à cette servitude moyennant finances (Navarre, 1956, p. 130).


8 juin 53 : Navarre décolle de Saigon pour « faire le tour de son théâtre d’opération ». Il se rend à Tourane (Da Nang, Centre Annam, où il évoque avec le général Leblanc la future opération Camargue (voir 28 juillet – 4 août) puis se rend plus au sud à Nha Trang en survolant le Lien Khu V qui a toujours été sous domination vm. Le soir, il arrive à Hué (Pouget, 2024, p. 66).


9 juin 53 : Arrivée de Navarre à Hanoi où il est accueilli en grande pompe par Cogny. Ce qui, selon Pouget (aide de camp de Navarre), a le don d’incommoder le discret nouveau commandant en chef lors de cette deuxième rencontre entre les 2 hommes.

Pressé, le commandant en chef part 3 jours avec son adjoint pour visiter quelques-uns des « bétons » de la ligne De Lattre. Les relations entre les 2 hommes sont courtoises mais sans plus. A la fin de cette visite au Tonkin, Navarre repart pour Saigon en faisant une brève escale à Vientiane (Laos) où il rencontre le général Gilles (qui assure un intérim ennuyeux à son goût) puis le premier ministre Souvannah Phouma. Ce dernier exprime le vœu de son gouvernement de voir désigner un général français qui commanderait les forces nationales laotiennes et celles de l’Union. On lui enverra le général Gardet, adjoint de Bondis à Saigon pour relever Gilles. La visite prévue au Cambodge est annulée du fait de la situation politique tendue du moment (voir 12 et 14 juin) (Pouget, 2024, pp. 67-70).


12 juin 53 : Au Cambodge, Sihanouk se déclare en exil à Siem Reap. Dans cette zone devenue autonome, il s’explique : la France ne veut pas accorder « cette indépendance réelle […] Me trouvant, dans ces conditions, dans l’impossibilité absolue de redresser la situation désespérée de mon pays, je suis tenu de prendre la tête du mouvement de l’indépendance du Cambodge ». Il annonce qu’il s’expatrie « encore une fois pour essayer  d’obtenir pour la nation khmère l’indépendance ». (cité in Tong, 1972, pp. 53-54) L’attitude de Sihanouk complique encore un peu plus la situation à la quelle doit faire face le nouveau commandant en chef. Selon les mémoires de Navarre, « pendant six mois, nos relations avec le Cambodge furent en fait rompues. Elles ne péniblement reprises vers la fin de 1953 et un modus vivendi boiteux intervint. En fait, le Cambodge se comporta dorénavant comme un État indépendant n’acceptant aucune directive. Il n’était plus qu’un poids mort. » (Navarre, 1979, p. 287)


14 juin 53 : Malgré les accords du 9 mai, Sihanouk quitte le Cambodge pour se réfugier, cette fois avec sa famille, quelque temps en Thaïlande. Il y réclame « l’indépendance que la nation khmère désirait, sans que soit définitivement compromises les relations fraternelles avec la France. » Il sera très mal reçu par le maréchal Phibul Song Songgram du fait d’une intervention diplomatique offensive du Quai d’Orsay (Pouget, 2024, p. 71). N’ayant pas trouvé au Siam l’accueil espéré, il revient à Battambang mais y fait la grève du pouvoir. Il n’entend rejoindre Phnom Penh que lorsqu’il aura obtenu satisfaction. Face à cette détermination, la France se voit contrainte de lâcher du lest (voir 3 juillet) (Gras, 1979, p. 502). Selon Navarre, « cette attitude créa dans le pays une agitation antifrançaise qui, à certains moments, parut près de provoquer des événements graves. » Le commandant en chef évoque également « un modus vivendi boiteux […] politique et militaire » qui sera signé fin 1953 (Navarre, 1956, p. 124). Pour autant, dans l’immédiat, il essaiera d’arrondir les angles avec Sihanouk qui le remerciera « bien vivement » de sa « généreuse intervention, faite à Paris, en faveur de l’indépendance totale du Cambodge. » (Pouget, 2024, p. 72)


16 juin 53 : En vue de sa future visite à Paris pour tenter de proposer une « solution » à l’imbroglio indochinois, Navarre réunit à Saigon ses subordonnés suite à ses visites de terrain : l’amiral Auboyneau (marine), le général Lauzin (aviation), le général Bondis (T.F.S.V.), le général Cogny (T.F.N.V.), le général Leblanc (Centre-Vietnam), le général Gilles (Laos), le général De Langlade (Cambodge) et le général Delange (Plateaux). Il ressort de cette réunion que la situation est préoccupante, plus mauvaise que le commandant en chef ne l’espérait (Navarre, 1979, p. 239). Selon le compte rendu de Pouget, précis et incisif, « Navarre décrit ce qu’il a vu depuis son arrivée : les ordres ne sont pas ou mal exécutés, le secret des opérations n’est pas gardé, la plupart des unités  restent enfermées derrière les barbelés, l’encadrement est insuffisant ; ceci pour la seule armée de terre. La marine est une vieille dame bien propre qui vit avec la photographie de Rigault de Genouilly sur sa table de nuit. Les aviateurs pilotent avec répugnance des taxis à hélices, en rêvant aux jets de Reims ou de Mont de Marsan. Évidemment, tout cela n’est pas dit sous cette forme mais ce résumé est assez réaliste. Le corps expéditionnaire croupit. Il faut secouer les vieilles habitudes. Il manque une grande flamme… » (Pouget, 2024, p. 72-73).

Sihanouk fait remettre aux représentations diplomatiques présentes à Bangkok ainsi qu’à la presse internationale une note expliquant sa position par rapport à la France (Tong, 1972, p. 54).


17 juin 53 : Suite à ses déclarations de la veille, les autorités thaïlandaises (briffées par la Quai d’Orsay…) font savoir à Sihanouk qu’il doit se comporter comme un réfugié politique et s’abstenir de toute activité politique susceptible de gêner la diplomatie thaïe. Furieux, Sihanouk décide de regagner le Cambodge le 21, non sans avoir omis de distribuer à la presse locale tout un matériel de propagande pour promouvoir ses revendications (Tong, 1972, p. 54).


20 juin 53 : Arrivée à Saigon d’une mission militaire américaine. Le général O’Daniel rencontre Navarre et a des entretiens portant sur la définition des objectifs stratégiques. A la fin des entretiens, le général américain a le sentiment que le dialogue avec le nouveau commandant en chef est beaucoup plus aisé qu’avec Salan (Ruscio, 1992, p. 188). Cette impression sera éphémère. Les relations de Navarre seront beaucoup plus tendues avec O’Daniel, le remplaçant du discret général Trapnell, qui, nommé à la tête du M.A.A.G., entend, lui, gonfler ses effectifs et imposer aux Français la stratégie américaine pratiquée lors de la guerre de Corée (Navarre, 1956, pp. 136-138). Or, pour les Français, le Vietnam n’est pas la Corée…


21 juin 53 : Retour de Sihanouk au Cambodge, dans la région de Siem Reap, autonome depuis le mois de mai. Il y lance un ordre de mobilisation. L’opposition nationaliste et démocrate se garde bien de le contrarier et ce, d’autant plus que la loi martiale votée antérieurement est toujours en vigueur. Le tout donnant l’impression à Sihanouk qu’il avait pacifié sa nation. L’appel du roi ayant été entendu, 400 000 cambodgiens s’enrôlent dans « le Mouvement des forces vives », un groupement paramilitaire favorable à l’indépendance (Tong, 1972, pp. 55-56).


26 juin 53 : Après l’échec de Mendès France (voir 3 juin), Joseph Laniel devient président du conseil. Il prend temporairement en charge le poste de ministre des États associés et attribue un temps à Navarre une délégation de signature pour tout ce qui relève des attributions du commissaire général avant la prise de poste de Dejean qui aura lieu le 3 juillet.

Dans son discours d’investiture, il déclare que son gouvernement s’emploiera inlassablement à rechercher la fin du conflit, « que ce soit au cours des négociations qui suivraient la signature d’un armistice en Corée ou par toute autre négociation menée en accord avec les gouvernements des États associés ». C’est la première fois qu’un chef de gouvernement inscrit dans son programme l’engagement de chercher une solution négociée en Indochine (Laniel, 1957, pp. 9-11 ; Gras, 1979, p. 503). Il est vrai que depuis le printemps, un sentiment de profonde lassitude se manifeste en France à l’égard du conflit indochinois.

Cogny (commandant les F.T.V.N.) écrit à Navarre au sujet de Na San qui lui paraît être devenu, selon son expression, un « gouffre à bataillons » : « […] Aussi vous avais-je proposé, dès votre prise de commandement, d’évacuer Na San malgré la difficulté d’une opération devenue par surcroît tardive en raison de la saison. Je vous avais également indiqué combien une base aéroterrestre  à Dien Bien Phu me paraissait mieux placée qu’à Na San. En raison de l’évolution de la situation en pays thaï, et après mûre réflexion, je crois devoir reprendre ma proposition aujourd’hui sous une forme plus complète. » (cité in Rocolle, 1968, p. 159) Cogny, qui s’en défendra plus tard,  considère alors Dien Bien Phu comme « la clef du Nord-Laos. » (Navarre, 1956, p. 206, note 1 ; Navarre, 1979, p. 321, note 1). Pour l’instant, disposant de peu de réserves, Navarre décide de reporter l’opération sur Dien Bien Phu pour décembre ou janvier. Mais, au final, les parachutages démarreront le 20 novembre.

A cette époque, le VM avait commencé la construction d’une piste qui doit lui permettre d’éviter Na San et qui sera finalisée à l’automne au prix de 2 millions de journées de travail menées par une armée de coolies. Pour contrer l’approvisionnement et le déplacement des unités du VM, il devient nécessaire aux Français de se positionner plus en arrière, c’est-à-dire dans la vallée de Dien Bien Phu. Et ce d’autant plus que, selon le colonel de Crèvecœur (commandant les forces françaises au Laos) qui témoignera devant la commission d’enquête après la défaite de Dien Bien Phu, « les Laotiens avaient le sentiment précis que le Haut-Laos se gardait à Dien Bien Phu et [que] le prince héritier avait vivement insisté auprès du général en chef et de moi-même pour que nous réoccupions cette base […] » (cité in Rocolle, 1968, p. 160, note 18)

De Battambang, Sihanouk lance un appel à la mobilisation générale au Cambodge. 200 000 personnes y répondent.


27 juin 53 : Navarre donne à sa résidence de Saigon, malgré sa répugnance pour ce genre d’exercice, une conférence de presse. Il minimise la gravité de la situation en épargnant Salan (qui était devenu la coqueluche tant des politiques que de la presse) en affirmant qu’il était impossible de faire mieux que ce que son prédécesseur avait préconisé. Il est obligé de censurer par la suite (autant que faire se peut…) les dépêches qui sont envoyées par les journalistes mettant en cause la méthode Salan.

Pour autant, il recevra début juillet une lettre de ce dernier lui reprochant la teneur d’un article le mettant en cause. De son côté, depuis son retour en France, selon certains journalistes, les propos de Salan décrivent une situation plutôt bonne. Un avis que Navarre ne partage bien sûr pas. Ce que ne manquera pas de faire remarquer le nouveau commandant en chef dans sa réponse à son prédécesseur. Un épisode, parmi d’autres, montrant aussi les relations très tendues entre le commandement militaire et la presse pour tout ce qui touche à l’Indochine (Navarre, 1979, pp. 239-241).

Au Cambodge, toujours de Battambang, Sihanouk fait parvenir à son gouvernement des instructions qui ont la valeur d’un véritable ultimatum à l’égard de la France. Le premier ministre Penn Nouth est chargé de demander la reconnaissance de l’indépendance. Les Français devront répondre par oui ou non. En cas de réponse négative, il y aura rupture avec le concept d’Union française entraînant un retrait du quadripartisme indochinois, la disparition de l’union douanière et monétaire et une absence de collaboration militaire. En cas de réaction violente des Français, on appliquerait une « résistance chaude » sous forme de guérilla, avec prise en otages des Français. On constituerait des milices qui au bout de quelques semaines se monteraient à plusieurs centaines de milliers de membres. Tout le scénario de ce processus est notifié aux Français qui vont réagir le 3 juillet car situation se tend véritablement dans un pays qui jusque-là était demeuré plutôt calme et bienveillant à l’égard de l’autorité occupante (Cambacérès, 2013, pp. 89-91).


28 juin 53 : Joseph Laniel, président du Conseil (jusqu’au 19 juin 1954), constitue son gouvernement.

Gouvernement : Armées : René Pleven  (M.R.P.) ; Affaires étrangères : Georges Bidault (M.R.P.) ; France d’Outre-Mer : L. Jacquinot ;  Relations avec les États associés : Marc Jacquet (R.P.F.), simple secrétaire d’État car Laniel reprend le dossier indochinois en main. Paul Reynaud devient vice-président du Conseil, ce qui ajoutera encore de la confusion à la confusion… (Bodin, 2004, p. 125) Le gaulliste Marc Jacquet sera remplacé par Édouard Frédéric-Dupont à partir du 30 mai 1954.

La crise ministérielle précédente a laissé des traces. L’Indochine a été au cœur des débats, notamment avec la candidature de Mendès France qui a échoué de peu car les communistes s’y sont opposés. Mendès voulait pourtant négocier directement avec le VM.

Navarre met un point final au futur rapport qu’il doit remettre au nouveau gouvernement. C’est un document de 25 pages dénommé « mémorandum du général Navarre sur l’Indochine » étayé d’un gros dossier de fiches et d’annexes. Pouget télégraphie à Laniel que le commandant en chef  est « prêt à venir à Paris début juillet rendre compte de sa mission » (Pouget, 2024, p. 73).


29 juin 53 : Réponse du nouveau gouvernement à l’annonce stipulant la venue de Navarre début juillet. On s’étonne que le commandant en chef puisse revenir après seulement un mois de séjour et l’on juge que ce départ pour la capitale française est inopportun dans la conjoncture actuelle. Selon Pouget, « ce fut un bon moment. Navarre ne riait pas. » Finalement, Laniel, rapidement mis au courant des instructions données par son prédécesseur (Mayer) au commandant en chef, autorise le voyage mais « pour deux ou trois jours » (Pouget, 2024, p. 71).

Retour en Indochine du colonel Langlais. Il est mis à la tête du groupement aéroporté n° 2 (Cadeau, Cocher, Porte, 2021, pp. 545-546).


Fin juin 53 : Mise en place au Tonkin du G.C.M.A (Groupement mixte de commandos aéroportés) en Haute Région, sous les ordres du lieutenant-colonel Trinquier chargé d’organiser différents maquis contre le VM.

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