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par Jean-François Jagielski

Juin 1943

3 juin 43 : Le Comité français de Libération nationale voit le jour à Alger avec à sa tête le difficile tandem De Gaulle-Giraud. Son objectif principal demeure la libération de la métropole. Tout l’Empire a été libéré à l’exception de l’Indochine qui ne deviendra un véritable sujet de préoccupation de la France combattante qu’à partir de l’été 1944 (Turpin, 2005, p. 41).


9 juin 43 : Le capitaine Milon (émissaire du général Blaizot) envoyé le 25 mars par le capitaine Levain arrive à Alger. Il est chargé d’aller rencontrer à Alger le général Catroux, le colonel Bilotte et le lieutenant-colonel Jousse qui lui expliquent en détail les vues du Comité français de libération nationale pour l’Indochine (voir 23 août). Lors de son retour, il rencontre au Caire le lieutenant-colonel Emblanc qui a fui les mesures antimaçonniques de Decoux en novembre 1941 et qui s’apprête à remplacer le lieutenant-colonel Tutenges (gaulliste) à la tête du S.R.E.O. Puis il se rend en Chine où il rencontre le général Peschkoff (gaulliste) qui s’apprête à prendre le commandement de la M.M.F. à Chunking  (Zeller, 2021, pp. 50-51).


15 juin 43 : Mise en place de la brigade de Madagascar destinée à l’Extrême-Orient. Elle a été équipée et armée le War Office britannique. Mais aucun moyen allié de transport n’est disponible pour son acheminement. Son encadrement laisse à désirer. Son utilisation en Indochine posera toujours problème pour des raisons ethniques (troupes noires) (voir 9 septembre 1945) (Bodinier, 1987, p. 20 et p. 29).


18 juin 43 : Une déclaration de De Gaulle préconise d’ « adopter une attitude antijaponaise résolue et inconditionnelle. »  (Turpin, 2005, p. 45)


20 juillet 43 : Claude Bréart De Boisanger, directeur des services diplomatiques de Decoux, déplore à Dalat devant les chefs de l’administration locale  « l’appui donné par les autorités japonaises à certaines organisations révolutionnaires ». Il ajoute : « A plusieurs reprises nous avons dû intervenir pour mettre fin à ces abus et pour essayer d’obtenir la remise de certains de ces agitateurs […] Nous n’avons que trop rarement obtenu satisfaction. » La venue du général Matsui, président d’une association nationaliste japonaise, a donné lieu à des déclarations incitant les peuples indochinois à réclamer leur indépendance. Pour Matsui, « le Japon  est dans la nécessité de maintenir un bon voisinage avec l’Indochine […] mais le but radical du Japon est de faire le bonheur des Indochinois. C’est dans l’esprit de la déclaration de guerre. Que la France le veuille ou non, le peuple indochinois a son sort lié à celui du Japon. » (cité in Isoart, 1982, p. 14, note 48).

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