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par Jean-François Jagielski

Juillet 1990

1er juillet 90 : Les Khmers rouges attaquent un train sur la ligne Kompong Som (ex-Sihanoukville)-Phnom Penh : 26 tués, 52 blessés, 10 disparus. Depuis 1979, le gouvernement de Phnom Penh a dénombré au moins 72 attaques de ce type (Peschoux, 1992, p. 220).

Les actions des Khmers rouges ensanglantent tout le pays. La peur de leur retour devient générale tant dans le pays que dans de nombreuses capitales occidentales.


5 juillet 90 : Le gouvernement de Singapour décide de retirer le passeport à tout ressortissant qui investirait au Cambodge.


15 juillet 90 : Les Khmers rouges attaquent un train de la ligne Battambang-Phnom Penh dans le district de Tuk Phos (province de Kompong Chhnang) : 53 tués, une centaine de blessés dont un grand nombre mourront par la suite à l’hôpital. C’est la plus sanglante opération menée contre des civils par les Khmers rouges depuis 1979.


16 juillet 90 : John Gunther Dean, l’ambassadeur des États-Unis qui avait quitté Phnom Penh avec le drapeau américain sous le bras le 12 avril 1975, revient au Cambodge en mission pour le compte de l’Asian Institute of Technology  de Bangkok.


16 - 17 juillet 90 : A Paris, réunion des 5 membres permanents du Conseil de Sécurité. Progrès sur le concept de « Conseil national suprême » (C.N.S.) et sur les questions militaires.


18 – 20 juillet 90 : A Paris, rencontre des 5 membres du Conseil de Sécurité de l’O.N.U. Le secrétaire d’État américain James Baker (administration Bush) annonce ne plus vouloir accepter la présence de représentants du Gouvernement national du Cambodge (G.N.C.) au siège de l’O.N.U. dans lequel se trouveraient des KR. Il entend élargir l’assistance humanitaire au Cambodge et ouvrir un dialogue avec Hanoi (voir 5 septembre) (Richer, 2009, p. 90). C’est un notable infléchissement de la politique étrangère américaine tant à l’égard du Cambodge que du Vietnam.


20 juillet 90 : Important « hearing » au Sénat américain. On y apprend que l’aide de la Chine aux Khmers rouges s’élève à 100 millions de dollars par an tandis que celle des États-Unis aux factions non communistes du Gouvernement national du Cambodge (G.N.C., ex-G.C.K.D.) se monte à 24 millions. Plusieurs sénateurs demandent la fin de cette assistance qui profite en fait aux Khmers rouges. La force de ces derniers est alors évaluée entre 30 et         40 000 hommes. Le sénateur John Kerry déclare que, malgré la récente déclaration de Baker, les Khmers rouges demeurent pourtant les premiers bénéficiaires de la politique américaine.


24 - 25 juillet 90 : Les ministres des Affaires étrangères de l’A.S.E.A.N. appellent à une réunion des 4 factions cambodgiennes pour établir un Conseil national suprême (C.N.S.). Ils déplorent la position adoptée par les États-Unis le 18 juillet. La Chine va naturellement dans le même sens.


27 juillet 90 : Les Américains décident de soutenir non plus certaines factions mais le nouvel État du Cambodge. Le Congrès lui accorde une aide de 20 millions de dollars et décide d’envoyer une mission d’évaluation de l’U.S.A.I.D (Richer, 2009, pp. 91-92).

30 cadres Khmers rouges parmi une centaine de ceux qui avaient demandé la liberté de mouvement, le droit d’avoir des contacts avec des étrangers et de pratiquer le bouddhisme sont exécutés dans la zone 1003 placée sous le commandement de Ta Mok.

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