Juillet 56 : Au Laos, rencontre entre Souvanna Phouma et Souphanouvong en vue de mettre un terme aux combats. Le Pathet Lao doit être représenté par le Neo Lao Haksat qui aura des représentants au sein du futur gouvernement de coalition dans l’attente d’élections qui n’auront lieu qu’en août 1957. Le Laos doit adopter une politique de neutralité, n’adhérer à aucune alliance militaire et ne tolérer aucune présence militaire étrangère, à l’exception de ce qui a été prévu par les accords de Genève (présence de camps d’entraînement français). Le tout devant être ratifié par l’assemblée nationale. Mais cette trêve neutraliste ne convient pas à tout le monde, notamment aux Américains qui voient d’un très mauvais œil arriver des communistes au cœur du gouvernement de l’un des « dominos » (Burchett, 1970, pp. 135-136).
4 juillet 56 : Saloth Sar (futur Pol Pot) épouse Khieu Pommary au Cambodge (Deron, 2009, p. 263).
6 juillet 56 : Visite du vice-président américain Nixon au S-V. Il remet à Diem une lettre du président Eisenhower déclarant que les États-Unis attendaient depuis longtemps un partenariat avec le S-V. Il fait un discours devant l’Assemblée nationale constituante durant lequel il déclare que « la marche du communisme a été arrêtée ».
De son côté, HCM met en cause la politique des États-Unis en déclarant que « les impérialistes américains et les autorités pro-américaines du Sud-Vietnam ont comploté pour diviser notre pays de façon permanente et empêcher la tenue d'élections générales libres comme prévu par les accords de Genève ».
13 juillet 56 : Diem poursuit méthodiquement l’élimination des sectes. Après un procès arrangé, contre l’avis des Américains (Lansdale), exécution de Ba Cut, l’un des dirigeants de la secte Hoa Hao qui avait marché avec ses troupes sur Saigon au moment de l’insurrection des Binh Xuyen (voir 20 mars 1955).
20 juillet 56 : Diem confirme son refus (voir 9 août 1955) de procéder aux élections prévues par l’accord de Genève en vue de la réunification, arguant du fait que le S-V n’avait pas ratifié les accords de Genève.
Selon le dossier du Pentagone, les U.S.A. n’ont pas forcément approuvé cette décision unilatérale et auraient souhaité différer ces élections. Cette décision avait vu le jour dès le 7 juillet 1954, approuvée par Dulles qui pensait qu’HCM les remporterait haut la main (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 48).
Les Russes, pourtant signataires et co-présidents des accords de Genève, réagissent très peu et ne font rien pour attiser le conflit entre les deux Vietnam. L’U.R.S.S. et la Grande Bretagne demandent une prolongation de la mission de la C.I.C. et s’engagent à demander aux deux parties une nouvelle date pour les élections. Il s’agit là d’un véritable aveu d’impuissance par rapport à ce qui avait été signé à Genève…
Ce sabordage du processus électoral prévu fait naître une contestation progressive du régime diémiste. Certains envisagent les prémices d’une lutte armée, notamment à Saigon (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 102). Les N-V, par la bouche de Vam Van Dong, en appellent à une nouvelle conférence de Genève pour rappeler les engagements contractés en 1954.