1er juillet 55 : Entrée en vigueur des accords Ély-Collins. Autonomie complète de l’A.N.V. par rapport à la tutelle française. Elle est entièrement prise en charge par le M.A.A.G. au titre du Mutual Development Assistance Program (Toinet, 1998, p. 152). Ély précise : « Il ne pouvait plus y avoir dans l’armée vietnamienne, à partir de cette époque, que des conseillers. » (Ély, 1964, pp. 273-274)
4 juillet 55 : Bien qu’ayant édicté récemment une loi sur la liberté religieuse (voir 14 juin), le Lao Dong annonce sur les ondes de Radio Hanoi ne pas reconnaître l’existence de divinités et devoir lutter « pour propager le Socialisme scientifique ». Le « matérialisme dialectique […] se base seulement sur le principe scientifique de la doctrine de Marc et Lénine » (Fall, 1960, p. 169).
6 - 15 juillet 55 : Raymond Aubrac (ancien ami français d’HCM qui l’avait hébergé en 1946 après la conférence de Fontainebleau) arrive à Hanoi en vue de faciliter les relations entre la France et le Vietnam qui bloquent au niveau de la délégation française (accords financiers). En présence de Pham Van Dong, un accord est rapidement trouvé. Aubrac demeure quelques jours au Tonkin : Hanoi est encore très marquée par la guerre, Haïphong n’a pas été reconstruite depuis les bombardements français de 1946. Il visite la baie d’Along et les charbonnages de Hongay (Aubrac, 2000, pp. 269-271).
7 juillet 55 : Le gouvernement du S-V annonce qu’un référendum aura lieu le 23 octobre pour décider du sort de la monarchie et d’une éventuelle proclamation de la République.
Lors d‘un visite d’HCM en Chine, un accord d’aide économique est signé entre la R.D.V.N. et la R.P.C. pour un montant de 800 millions de yuan RPC (environ 170 milliards de francs 1959) (Fall, 1960, p. 121).
16 juillet 55 : Suite à la demande n-v d’une ouverture d’une conférence préparatoire à la tenue d’élections en juillet 1956 (voir 6 juin), Diem déclare : « Nous n’avons pas signé les accords de Genève. En aucune façon, nous ne pouvons être liés par ces accords. » (cité in Chaffard, 1969, p. 203)
18 juillet 55 : Après la Chine (voir 7 juillet), un accord économique est signé entre la R.D.V.N. et l’U.R.S.S. d’un montant de 400 millions de roubles (environ 50 milliards de francs 1959) (Fall, 1960, p. 121).
19 juillet 55 : Nouvel appel des N-V pour la tenue des élections, les deux parties devant entrer en contact à partir du 20. Le gouvernement s-v laisse s’organiser et cautionne une manifestation d’un millier de personnes devant l’hôtel Majestic à Saigon où réside les membres de la C.I.C. Un commando d’une centaine de personnes armées de marteaux et de barres de fer saccage les locaux. Ils sont dirigés par Nguyen Van Chuc, un ancien membre de l’Association des Étudiants d’Hanoi réfugié au Sud. Un rapport montrera que les forces policières présentes sur place n’ont pas réagi sur ordre. Diem recevra séparément des représentants de la France, la Grande Bretagne, de l’U.R.S.S. et même des U.S.A. qui veulent infléchir son intransigeance sur la question des élections de 1956. Sans le moindre succès (Chaffard, 1969, pp. 203-204).
20 juillet 55 : Alors qu’à partir de cette date, des consultations auraient dû se mettre en place entre le N-V et le S-V, Diem décide de refuser d'organiser le référendum d’autodétermination prévu dans les accords de Genève qui auraient dû avoir lieu en juillet 1956 (voir 9 août). Il voit là aussi un moyen de se débarrasser de Bao Daï, en refusant d’appliquer une décision de la conférence de Genève que le S-V n’avait d’ailleurs pas entérinée au moment de la signature des accords.
29 juillet 55 : HCM propose d’organiser une campagne électorale de sorte que « tous les citoyens vietnamiens, qu’ils soient du Nord ou du Sud, aient le droit de faire librement leur tournée électorale dans l’ensemble du pays, en y tenant des conférences, en y distribuant des brochures, en y publiant des articles de presse, etc. Le gouvernement du Nord et les autorités du Sud devraient garantir la liberté de tous les citoyens au cours de leurs activités électorales. » (cité in Chaffard, 1969, p. 201). Ferme refus de Diem.