Juillet 52 : Opérations Quadrille et Sauterelles : 3 000 VM sont mis hors de combat.
1er juillet 52 : Salan non seulement n’obtient pas satisfaction sur ses demandes en effectifs mais doit rendre 20 000 hommes qui avaient été accordés temporairement à De Lattre (voir 10 mars 1951) (Salan 2, 1970, p. 293).
6 juillet 52 : Lettre de l'association des étudiants khmers de France (A.E.K.) pour protester contre le renvoi du gouvernement démocrate au Cambodge. La lettre est signée par Hou Yuon.
11 juillet 52 : L’ambassadeur à Saigon Donald Health présente ses lettres d’accréditation et demeurera en poste jusqu’au 14 novembre 1954. Il représentera de nouvelles lettres d’accréditation le 24 février 1956 lors de la proclamation de la république au S-V.
12 juillet 52 : Entretiens Letourneau (États associés) – Mac Donald (haut-commissaire britannique) à Singapour. Selon le journal Le Monde, « Le ministre-président a déclaré qu'il était venu s'entretenir avec son collègue britannique, et notamment l'informer des résultats des récentes négociations de Washington et de Londres. » (Le Monde du 12 juillet 1952)
21 juillet 52 : Massacre en Cochinchine dans une maison de repos du Cap Saint Jacques. On déplore 25 victimes, principalement des femmes et des enfants. Salan se rend aux funérailles. Il rencontre le nouveau président du Conseil Nguyen Van Tam qui « va prendre des mesures que nécessite une attitude si en dehors des lois de la guerre. » (Salan 2, 1971, pp. 316-317)
28 juillet 52 : Conférence de presse de Salan à Saigon. Il fait un bilan des derniers mois et de ses inspections dans les territoires visités. Il annonce son départ pour Paris et pense que le VM est en train de reconstituer ses forces pour la campagne d’automne (Salan 2, 1971, p. 317).
29 juillet 52 : Salan se rend en France pour plaider la cause des effectifs. De Linarès assure l’intérim.
30 juillet 52 : Arrivée à Paris de Salan. Nouvelle conférence de presse qui reprend ce qui a été dit à Saigon (voir 28 juillet). Il est reçu par Antoine Pinay, chef du gouvernement, Pleven, ministre de la Défense et Vincent Auriol à qui Salan avait écrit le 14 mai (voir cette date). Salan précise dans ses mémoires : « […] s’ils sont d’accord pour demeurer en Indochine, ils insistent sur le recherche d’une solution rapide. Je les sais préoccupés par le climat parlementaire. L’Assemblée, en effet, est plus que divisée. » Les communistes parlent de « sale guerre ». Les socialistes veulent négocier avec la Chine et les grandes puissances. Les radicaux estiment que les efforts en Indochine réduisent les efforts en Europe et en Afrique. Le R.P.F. (gaulliste) et le M.R.P. sont favorables à un théâtre d’opération interallié dans le Sud-est asiatique. Et Salan de commenter : « L’Asie semble à tous bien lointaine ! » (Salan 2, 1971, p. 318).
Fin juillet 52 : Les renseignements dont disposent les Français sur la puissance de l’armée du VM montrent tous sa montée en puissance : 108 000 réguliers, 53 000 régionaux, 115 000 populaires. Soit un total de 216 000 hommes en armes. 6 divisions à 3 régiments ont été formées sur le modèle chinois : 304, 308, 312, 316, 320 et 325. La 351 disposent d’artillerie lourde, de mortiers, de D.C.A. Les unités sont désormais capables de s’accorder des périodes de repos pour se reconstituer rapidement. Après un échec, on pratique le système performant de l’autocritique, du sommet à la base (Ngo Van Chieu, 1955, pp. 174-178). La motivation de ces divisions au combat demeure exceptionnelle.
Les Français disposent eux de 175 000 hommes (18 000 ont dû être récemment restitués à la métropole, voir 1er juillet), 4 division vietnamiennes, 5 000 réguliers laotiens et cambodgiens et 50 000 supplétifs. Soit un total de 260 000 hommes (Salan 2, 1971, pp. 322-323).