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par Jean-François Jagielski

Juillet 1942

Juillet 42 : Du fait du déclenchement de la guerre du Pacifique en décembre 1941, le Q.G. des troupes japonaises basé à Saigon depuis novembre 1941 (suite au débarquement en juillet de 40 000 hommes au Sud) quitte l’Indochine et part se baser à Singapour. Seule la 21e division japonaise (lieutenant-général Maotomi Mikuni, 15 000 hommes) demeure en Indochine. C’est elle qui négocie, tant bien que mal car ce n’est pas sa vocation, avec les autorités françaises par le biais de l’attaché militaire de l’ambassade japonaise à Hanoi. D’où la nécessité de créer une instance de négociation supérieure (voir 9 novembre) (Pedroncini, 1992, p. 38 et 49).


14 juillet 42 : La « France libre » prend la dénomination de « France combattante ».


18 juillet 42 : Au Cambodge, arrestation des « achars » Hem Chieu et Nuon Duong qui prêchent des sermons anti-français aux soldats khmers de l'armée coloniale.


20 juillet 42 : Au Cambodge, une manifestation anti-française regroupant 2 000 personnes dont 500 bonzes est organisée devant les bureaux de la résidence supérieure avec l’aval discret des Japonais. Le cortège est composé de bonzes, d’étudiants et de professeurs. Le directeur de cabinet du résident supérieur est pris à partie et reçoit un coup d’ombrelle d’un bonze manifestant (d’où le nom de « révolte des ombrelles »). La police française riposte et le tribunal militaire de Saigon condamne deux bonzes aux travaux forcés à perpétuité au bagne de Poulo Condor. Son instigateur, Son Ngoc Thanh, un juriste connu pour ses vues antifrançaises et bénéficiant de complicités japonaises parvient à échapper à la répression. Il part pour Bangkok puis au Japon où il demeurera en exil jusqu’en mars 1945. Il ne reviendra au Cambodge qu’au moment du coup de force des Japonais pour occuper brièvement des fonctions officielles (Cambacérès, 2013, p. 35). Deux cents personnes sont arrêtées. D'autres peuvent s'enfuir. Parmi elles, l'Achar Mean, un professeur de Pali du monastère Unnalom, qui s'enfuit au monastère Yeay Tep de Kompong Chhnang d'où il établira un réseau clandestin du P.C.I. sous le nom de Son Ngoc Minh. Le journal Nagaravatta est interdit de publication.

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