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par Jean-François Jagielski

Décembre 1968

5 décembre 68 : Au Cambodge, Lon Nol quitte son poste de ministre de la Défense qu’il occupait depuis le 3 mai (date de son retour au gouvernement) et redevient premier ministre faisant fonction.


6 – 17 décembre 68 : Multiplication des attaques américano-sud-vietnamiennes au Cambodge sur la route qui relie Khsim à Sen Monorom dans la province de Mondolkiri (Sihanouk, 1979, p. 246)


8 décembre 68 : Thieu a finalement cédé à la pression américaine. La délégation s-v à la conférence de Paris est enfin constituée. Soit plus d’un mois après la demande américaine (voir 29 octobre) (Johnson, 1972, p. 634)


10 décembre 68 : Le ministre de la Défense démocrate, Clark Clifford, annonce une réduction des effectifs américains au Vietnam (Kissinger 1, 1979, p. 267).

A la conférence de Paris, Ha Van Lau (adjoint au chef de la délégation n-v) propose à Cyrus Vance (négociateur en second) une formule de 4 tables séparées (U.S.A., S-V, N-V, F.N.L.) pour mieux souligner le caractère quadripartite de la conférence. La délégation américaine propose quant à elle, la formule de deux tables rectangulaires. Ces querelles de tables et de représentativité n’aboutiront que le 18 janvier 1969 (Nguyen Phu Duc, 1996, pp. 221-222).


18 décembre 68 : Aubrac reçoit à New York un message de Kissinger qui demande à le rencontrer. Le futur secrétaire à la Sécurité nationale lui demande de reprendre contact avec ses « amis vietnamiens » (voir septembre-octobre 1967). Aubrac accepte : « Je me trouvai dès lors dans une étrange position, qui devait durer trois ans, jusqu’au milieu de 1972. » Il rencontre assez fréquemment Kissinger (12 à 15 fois) et sert de « boîte aux lettres » entre les Américains et  Mai Van Bo (représentant du N-V à Paris). Les messages, émanant toujours exclusivement des Américains, sont toutefois assez anodins mais persistent, y compris au moment où vont s’enclencher les négociations secrètes en 1969, quitte à répéter des choses déjà dites (Aubrac, 2000, pp. 357-358).


19 décembre 68 : Sihanouk annonce la libération de 11 Américains faits prisonniers le 17 juillet sur un bateau de guerre arraisonné sur le Mékong (Sihanouk, 1979, p. 246).


20 décembre 68 : Nixon fait parvenir à Hanoi par le biais de Jean Sainteny un message indiquant son intérêt pour « un juste arrangement négocié » (Nixon, 1985, p. 121).


26 décembre 68 : Lors d’une conférence de presse donnée à Phnom Penh, le chef du 2e Bureau de l’armée khmère révèle que 43 Cambodgiens ont été tués et 80 autres blessés par les Khmers serei armés par les U.S.A. et basés en Thaïlande entre le 1er janvier et le 20 décembre (Sihanouk, 1979, p. 246)


31 décembre 68 : La réponse des N-V. aux Américains porte sur deux exigences durables : retrait de toutes les forces américaines et départ du gouvernement s-v actuel (Kissinger 1, 1979, pp. 269-270). Ce deuxième point devient rapidement un nouveau point de blocage.

Les effectifs américains sont de 536 100 hommes au S-V (dont 80 716 Marines). Ces effectifs n’iront plus jamais au-delà de ce chiffre. Les pertes américaines de l’année sont de 14 314 morts au combat et de 100 088 blessés (pour un total de 30 610 morts et 207 495 blessés depuis 1959). Les effectifs s-v sont 820 000 hommes. Ils déplorent 20 482 morts au combat en 1968 (88 343 morts depuis 1965). Les N-V dépassent les 240 000 hommes. Leurs pertes pour 1968 sont de 35 774 morts (439 000 depuis 1961) et 6 991 prisonniers (Burns Siger, 1992, p. 85).


Fin 68 : Selon les statistiques officielles s-v, le gouvernement s-v contrôle 76,2 % du territoire s-v. 12,4 % est sous contrôle du VC et 11,4 % en territoire contesté (Toinet, 1998, p. 218).

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