Dernière modification le il y a 3 semaines
par Jean-François Jagielski

Décembre 1964

Décembre 64 : 23 300 conseillers militaires américains sont au Sud-Vietnam.

Les VC atteignent un effectif de 56 000 hommes bien entraînés (ils n’étaient que 23 000 au début 1963) (Sheehan, 1990, pp. 453-454).

Reprise à Pékin des négociations entre le Cambodge, le Nord-Vietnam et le Vietcong sur la question litigieuse des frontières. C’est un nouvel échec.


Décembre 64 - janvier 65 : McN promeut la pression graduée (graduated pressure) au sein de la bureaucratie de Washington. Il réfute les objections des partisans de la modération, telles celles du sous-secrétaire d’État George Ball (voir 24 novembre) (Baulon, 2009, p. 434).


1er décembre 64 : LBJ, tout en maintenant sa décision de bombarder le Nord, adopte un langage de plus en plus précautionneux et ambigu. Lors d’une réunion à la Maison Blanche, il se montre résolu à un timide essai de la phase 1 des bombardements avec intensification des raids de T 28 laotiens et le lancement de l’opération Barrel Roll 1 qui visent la piste HCM du Nord-Laos jusqu’au Cambodge, principalement dans la zone du Bec de Canard grâce aux porte-avions basés dans le Golfe du Tonkin. Sa durée est limitée est prévue sur 30 jours. Ces bombardements demeureront secrets puisque effectués au Laos. L’évocation de la phase 2 demeure pour l’instant purement théorique. LBJ lie strictement le déclenchement des bombardements à l’amélioration et à la mise en route des réformes politiques demandées au gouvernement de Saigon pour passer à une seconde phase.

Or la situation politique à Saigon qu’a révélée l’ambassadeur Taylor au président demeure plus que chaotique du fait de l’action du vice-maréchal de l’Air Nguyen Cao Ky qui intrigue contre Khanh. A la fin d’une réunion, sans procès-verbal et dont on a pu rétablir le contenu qu’à partir de notes, LBJ se montre donc toujours très hésitant sur la nécessité des bombardements sur le N-V. A aucun moment, il n’est prévu de consulter le Congrès pour étendre géographiquement la résolution du Tonkin. Le communiqué de presse demeurera aussi vague que le contenu de la réunion (Le dossier du Pentagone, 1971, pp. 359-361).


3 décembre 64 : Dans une conférence de presse à la Maison Blanche, l’ambassadeur Taylor annonce vouloir discuter « carte sur table » avec les dirigeants de Saigon. Il ne révèle rien des discussions du 1er  (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 361).

Au Cambodge, Sihanouk propose au S-V d’unir les 2 pays dans une confédération neutraliste. C’est un vœu pieu. Le contexte d’intensification du conflit ne s’y prête absolument pas, ni du côté des alliés des U.S.A. ni de celui des communistes n-v ou du F.N.L. (Francini 2, 1988, pp. 276-277)


4 décembre 64 : McGeorge Bundy (secrétaire d’État à la Sécurité nationale) part pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande où il doit informer précisément ces gouvernements alliés des 2 phases du plan de bombardement. Cette décision avait été actée lors de la réunion du 1er. Les Néo-Zélandais demeurent réservés voire sceptiques (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 361).


8 décembre 64 : Un message de McN et Rusk à l’intention de l’ambassadeur du Laos donne l’ordre d’intensifier les raids de T-28 dans les couloirs d’infiltration et à la frontière avec le N-V (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 362).


7 - 9 décembre 64 : Le premier ministre anglais, Harold, est mis au courant des plans de bombardement américains au cours d’une visite officielle à Washington. Les Canadiens et les alliés asiatiques (Philippines, Corée du Sud, Chine nationaliste) le seront également, mais dans une moindre mesure, puisque ne sera évoquée avec eux que la phase 1 (voir 1er décembre). Par contre, aucune mention de ce projet n’est divulgué ni à la Thaïlande ni au Laos (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 361).


7 et 9 décembre 64 : L’ambassadeur Taylor rencontre le général Kahn à Saigon. Il négocie sur la tenue des bombardements. Le 9, il lui remet un projet de communiqué pour la presse avec les améliorations souhaitées par les U.S.A. : le renforcement du rôle de l’armée et de la police. Ce communiqué sera publié le 11 (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 362).


10 décembre 64 : Le nouvel ambassadeur au Laos, William H. Sullivan, obtient du premier ministre Souvanna Phouma un accord pour les raids aériens américains sur les voies d’infiltration de la piste HCM (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 362).


12 décembre 64 : Les opérations aériennes américaines au Laos demeurent plus que jamais couvertes par le sceau du secret. Toute une stratégie est mise en œuvre pour les couvrir. Le C.N.S. décide de ne fournir aucune information sur les raids au Laos tant qu’aucun appareil ne sera abattu. Dès qu’un avion le sera, le gouvernement américain prétendra qu’il s’agit d’un avion d’escorte à des vols de reconnaissance fourni au gouvernement laotien sur sa demande (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 362).


16 décembre 64 : De Gaulle rassure Dean Rusk (secrétaire d’État) sur les intentions de la Chine : « Elle craint, sans le dire les États-Unis, elle a besoin de travailler, d’entrer à l’O.N.U., de procéder à des échanges commerciaux et de devenir une puissance internationale. En tout cas, on ne peut s’assurer de ses intentions pacifiques sans lui en parler. » (Journoud, 2011, p. 183) Un accord secret entre Pékin et Hanoi stipulait fin 1964 que la Chine interviendrait si les Américains venait au N-V. Mais Mao était revenu sur cette clause en spécifiant que la Chine ne réagirait militairement que si son territoire était directement menacé. Zhou Enlaï en avait averti Hanoi mais la C.I.A. l’ignorait (Journoud, 2011, p. 476, note 59).

Au Cambodge, échec des négociations avec les Américains et les S-V à New Dehli (voir 29 octobre). La délégation américaine rentre aux U.S.A. pour consultations (Sihanouk, 1979, p. 240).


17 décembre 64 : Rusk (secrétaire d’État) rencontre Couve de Murville (ministre français des Affaires étrangères) toujours plein d’espoir quant à la tenue d’une nouvelle conférence internationale sur le Vietnam. Il lui déclare : « Nous restons fermement opposés à l’idée d’une conférence. Elle ne servirait à rien. Elle amènerait la rupture. Elle conduirait en fait à une déclaration de guerre. » (cité in Journoud, 2011, p. 187)

Dans un message adressé à la nation cambodgienne, Sihanouk déclare : « Nous n’avons aucun intérêt  à retourner à Dehli puisqu’il a été amplement démontré que la mauvaise foi et le manque de bonne volonté systématiques de nos interlocuteurs ont fait et continueront à faire obstacle à toutes recherches de solutions justes et équitables. » (cité in Sihanouk, 1979, p. 240).


18 décembre 64 : McN (secrétaire d’État à la Défense) en accord avec LBJ fixe le niveau des attaques de Barrel  Roll au niveau 1 pour 30 jours. Le programme est modeste, se cantonnant à 2 missions de 4 appareils par semaine (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 361).

Le Boston Globe publie une « lettre ouverte au président Johnson » où 50 signataires pour la plupart tous issus des milieux universitaires contestent l’engagement américain au Vietnam : « Nous ne pouvons remporter de victoire décisive au Vietnam, à moins de livrer une guerre totale. » L’historien Charles De Benedeti estime qu’« à la fin de 1964, la base d’une forte divergence d’opinion contre la politique au Vietnam existait déjà, même si ce n’était pas encore une opposition organisée. » (cité in Prados, 2015, pp. 224-225)


19 décembre 64 : Rusk prescrit à l’ambassadeur Taylor de dissimuler à la presse les informations concernant l’augmentation des infiltrations n-v au Sud. Il en est de même pour le Congrès qui est tenu toujours à l’écart (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 364).

Le général Khanh convoque les généraux Tran Van Don, Xuan et Kim à Dalat. Il se lance dans « un véhément réquisitoire contre le Haut Conseil national [voir 26 septembre], le nouveau corps législatif et consultatif ». Il les accuse d’être des fidèles de Minh. Il déclare regagner Saigon pour convoquer les forces armées et préparer soit un coup d’État ou faire arrêter « les réactionnaires » du Conseil national. C’est cette deuxième solution qu’il choisira. Il demande aux 3 généraux de démissionner, ce que ces derniers refusent (Tran Van Don, 1985, pp. 208-209).

Nouveau signe d’apaisement entre les N-V et les Russes par la signature d’un accord commercial prévoyant une augmentation des échanges entre les 2 pays. Ce qui n’empêche pas ce même mois les N-V de signer un accord militaire avec les Chinois qui prévoit l’envoi en R.D.V.N. de pas moins de 5 divisions d’infanterie et 5 divisions antiaériennes, soit 300 000 hommes. Ce qui permet aux N-V d’envoyer plus d’hommes dans le Sud (Marangé, 2012, pp. 323-324).


20 décembre 64 : Nouveau coup de force du général Khanh mené avec le vice-maréchal de l’Air Nguyen Cao Ky qui devient (momentanément…) un allié. Khanh a en effet dissous la veille le Haut Conseil national (H.C.N.) et fait arrêter certains de ses membres. Le H.N.C. était jusqu’alors un organe consultatif civil de style législatif mais non élu qui avait été créé le 26 septembre à la demande de Taylor pour donner un vernis civil à la junte militaire en place. Il aurait dû fonctionner comme une assemblée constituante en vue de l’organisation d’un pouvoir civil permanent. Mais les militaires n’en voulaient pas. Le gouvernement dirigé officiellement par Tran Van Huong n’étant à leurs yeux qu’une façade.

Les généraux du groupe de Dalat (Tran Van Don, Le Van Kim, Ton That Dinh) sont à nouveau placés en résidence surveillée.

A l’ambassade américaine, Taylor entre en fureur et sermonne sévèrement les généraux s-v (Nguyen Cao Ky, Nguyen Van Thieu, Nguyen Chanh Thi, l’amiral Cang) en leur expliquant que l’action militaire des États-Unis était strictement liée à une stabilité politique du S-V : « Je vous ai clairement fait comprendre au dîner du général Westmoreland [voir novembre 1964] que nous autres, Américains, sommes fatigués des coups d’État […] J’ai bien expliqué que tous les plans militaires dont je sais qu’ils ont votre faveur dépendent de la stabilité gouvernementale. Or vous avez provoqué une pagaille terrible. Nous ne pourrons pas vous soutenir éternellement si vous faites les choses comme ça. »

Ky justifie les actions des militaires en remettant en cause « des rumeurs » provenant du « Haut conseil national » (H.C.N.) qui a agi « comme un élément de discorde au sein des forces armées, étant donné leur influence. » Les « jeunes Turcs » remettent en cause l’action des généraux Khanh et Minh qui « ont eu leur chance mais se sont mal conduits » ainsi que celle des « mauvais membres du Conseil national, mauvais politiciens, mauvais dirigeants d’étudiants, et les chefs du Comité du salut national qui est une organisation communiste. » Contrairement à leurs affirmations, Taylor leur rappelle sèchement qu’ils « sont plongés jusqu’au coup dans la politique. »

Il préconise un gouvernement civil dirigé par le premier ministre Huong qui lui n’a pas préconisé la dissolution du Haut Conseil national. A l’issu de la réunion, le H.C.N. n’est toutefois pas rétabli et Taylor s’est mis à dos les « jeunes Turcs ». En les quittant, il ajoute : « Maintenant que vous avez mis carrément les pieds dans le plat, ce ne sera pas une mince affaire que d’essayer de réparer les pots cassés… » Ky déclarera ultérieurement : « Jamais on ne m’a parlé comme ça de toute ma vie. » (analyse et transcription partielle in Le dossier du Pentagone, 1971, pp. 362-363 et pp. 406-409 ; Bodard, 1971, doss. Pentagone, pp. 230-234 ; Halberstam, 1974, p. 493).


21 décembre 64 : Selon le témoignage de Tran Van Don qui l’a recueilli ultérieurement de la bouche de Khanh à Dalat, Taylor l’appelle au téléphone et lui refait le sermon de la veille après lui avoir demandé s’il comprenait l’Anglais. Khanh fait semblant de ne pas saisir mais enregistre la conversation. Cet enregistrement lui permettra de dénoncer publiquement les interférences politiques de Taylor en déclenchant une campagne médiatique contre l’ambassadeur (Tran Van Don, 1985, p. 212). Plus que jamais le torchon brûle entre Américains et membres de la junte.


22 décembre 64 : Le département d’État américain menace de suspendre l’aide américaine si un gouvernement stable n’est pas mis en place (Chaffard, 1969, p. 389, note 1).


23 décembre 64 : Au Cambodge, le prince Norodom Kantol, premier ministre, remet sa démission à Sihanouk qui l’accepte pour le reconduire le 25 (Tong, 1972, p. 145).


24 décembre 64 : Lors d’une réunion du C.N.S., Dean Rusk (secrétaire d’État) déclare que l’opinion américaine s’interroge sur la durabilité du gouvernement s-v et est lasse du chaos politique qui règne à Saigon.

Le F.N.L. frappe le centre de Saigon. Attentat à la bombe au Brinks, un hôtel qui sert de cantonnement aux officiers américains à Saigon (2 tués et 58 blessés). LBJ renonce aux représailles, au dam de Rusk, Taylor, l’amiral Sharp et du comité des chefs d’état-major (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 364) LBJ invoque son indulgence par la grande fragilité de la situation au S-V pour pouvoir résister efficacement à une offensive du VM (Johnson, 1972, pp. 155-156).


25 décembre 64 : Au Cambodge, vingtième gouvernement du Sangkum : gouvernement Norodom Kantol (reconduit) qui demeurera en place jusqu’au 7 mai 1965 (Jennar, 1995, p. 158). Dans un message à l’assemblée nationale et à la nation, Sihanouk évoque « les quatre faits particulièrement symptomatiques » à l’origine de la crise que vit le pays : le raidissement des députés de gauche, les violentes attaques antimonarchistes du journal Pracheachon, la distribution de tracts à la jeunesse et la désapprobation par certains députés en vue d’un remaniement du cabinet. Il demande à l’assemblée de s’auto-dissoudre mais essuie un refus de la gauche du Sangkum (Tong, 1972, p. 145).


28 décembre 64 - 2 janvier 65 : Bataille de Binh Gia (70 km au sud-est de Saigon). La 9e division du F.N.L. attaque les forces sud-vietnamiennes. La ville était principalement tenue par des parachutistes et des rangers soutenus par une section de chars M24 Chaffee.

Le 28, le VC occupe le chef-lieu de district, un village de 6 000 catholiques défendu par 40 miliciens. Le 29, on héliporte une compagnie de Rangers, 3 hélicoptères sont abattus. Le 30, reprise de l’attaque avec 6 hélicoptères d’assaut. Dans la nuit, les VC disparaissent. Le 31, un bataillon de Marines arrivé par la route est décimé. Les 1er et 2 janvier, on envoie 2 bataillons aéroportés, appuyés par 56 hélicoptères UH 18, 21 hélicoptères de combat et 20 chasseurs vietnamiens et américains mais le VC tient toujours. Le 3, un nouveau bataillon de Rangers tombe dans une embuscade. Pendant 4 jours, les unités sudistes seront prises en embuscade et malmenées. Le bilan est de 201 tués dont 5 Américains, 68 disparus s-v dont 3 Américains. Les pertes matérielles sont lourdes (voir 4 janvier) (Toinet, 1998, pp. 278-279 ; Le dossier du Pentagone, 1971, p. 365).


28 décembre 64 : Repas à Dalat chez le général Kim. Sont présents les généraux Xuan et Tran Van Don. On ne parle pas politique mais affaires, les généraux ayant décidé « de la mise sur pied d’un commerce d’import-export »… Khanh est présent, ayant apporté un million de piastres pour corrompre… mais essuie un refus. Il est toutefois rassuré, sachant que désormais les généraux ont d’autres chats à fouetter que de mener leurs habituelles intrigues… (Tran Van Don, 1985, pp. 209-210).


29 décembre 64 : Dans une note, McGeorge Bundy (secrétaire d’État à la Sécurité nationale) écrit à LBJ que la campagne de bombardement doit comporter des « raids aériens de plus en plus sérieux » s’adaptant à la situation et d’une durée de 2 à 6 mois. Ils doivent viser les voies d’infiltration au sud du 19e parallèle et s’étendre ensuite progressivement vers le Nord. Il préconise également de bombarder des objectifs militaires importants, de mouiller des mines par avions dans tous les ports et d’établir un blocus maritime. Tout en conservant sous le coude des « solutions négociées qui satisferaient les objectifs de façon acceptable. » (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 355). Rien n’indique à cette époque un projet d’engagement terrestre qui serait plus mal accepté par l’opinion qu’une option purement aérienne. LBJ partage cet avis, d’autant mieux qu’il craint toujours une réaction chinoise.


31 décembre 64 : Taylor, son adjoint Johnson et Westmoreland envoient à Washington un télégramme disant que les États-Unis pouvaient entreprendre la campagne aérienne. Pour autant, LBJ renâcle à passer à la phase 2 du plan de bombardement au vu de la situation politique délétère que connaît Saigon dont l’opinion publique américaine n’ignore rien (Le dossier du Pentagone, 1971, p. 363).


Fin décembre 64 : Le général Robert R. Rowland de l’US Airforce observe : « L’armée sud-vietnamienne reste collée à la route. Elle est inopérante et inefficace. » Il met en doute l’efficacité de l’armée de l’air, elle « est valable mais la progression hiérarchique n’est pas toujours synonyme de compétence ! » Il n’épargne pas le commandement américain qui dénigre toujours l’ennemi : « […] les généraux américains croient que tel ou tel événement est impossible et, pourtant, avec la guérilla VC, il a lieu. » (cité in Toinet, 1998, p. 222).


Fin 64 : L’U.R.S.S. commence à fournir une aide massive à la R.D.V.N.

Poursuite timide de certains mouvements d’opposition à la guerre aux U.S.A. Selon Debouzy : « […] des groupes opposés à la guerre débattent de l’opportunité de programmer une marche nationale au printemps 1965 à Washington. Beaucoup de jeunes militants considéraient que les marches du type de celle de 1963 détournaient les gens de formes locales d’activisme plus utiles » (Debouzy, 2003, p. 28)

La situation politique au S-V se dégrade de plus en plus et tourne même au ridicule. Khanh soupçonne les États-Unis de fomenter un coup d’État contre sa personne. Il se rapproche alors du F.N.L. en faisant relâcher l’épouse d’un de leur dirigeant, Huynh Tan Phat. Ce dernier l’invite à venir les rejoindre… Le conflit ouvert entre Khanh et Taylor gêne les « jeunes Turcs » qui sont plus qu’enclin à lâcher Khanh. Mais le projet d’un nouveau coup de force mené par Nguyen Van Kiem (un catholique) et le général Lam Van Kiem avorte, faute d’entente. La situation tourne à la tragi-comédie : Khanh s’enfuit, poursuivi par les conjurés d’un jour jusqu’à l’aéroport de Saigon où Nguyen Cao Ky l’embarque en catastrophe pour Vung Tou. Khanh finira par échouer à Dalat le 22 février 1965 (Tran Van Don, 1985, pp. 213-214).

💬 Commentaires

Chargement en cours...