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par Jean-François Jagielski

Blum Léon

Blum Léon : Socialiste. Président du Conseil de juin 1936 à juin 1937 durant le Front populaire. Il redevient président du Conseil du 12 décembre 1946 jusqu’au 16 janvier 1947. Une période courte mais durant laquelle l’Indochine bascule dans la guerre. A la veille de sa prise de fonction, le 10 décembre 1946, il a déclaré dans Le Populaire qu’il souhaitait un        « accord sincère avec le Vietnam sur la base de l’indépendance dans le cadre d’une politique claire et sans équivoque. » Il ne pense donc pas à un abandon de l’Indochine. Le 13, Moutet (ministre de la France d’Outre-Mer) et Leclerc, sur le départ, ont reçu instruction de Blum de rencontrer « à tout prix » HCM et de « s’entendre ». Le 14, Blum reçoit D’Argenlieu qui est à Paris. Le courant passe mal entre les deux hommes, Blum n’ayant aucune confiance dans les propos de l’amiral. De son côté, le président vietnamien a demandé le 15 une reprise des négociations mais cette missive sera volontairement retenue par Léon Pignon (conseiller politique de D’Argenlieu et ardent défenseur d’une « solution Bao Daï ») qui ne la fera parvenir à Blum que le 26. Le 18, Marius Moutet et Leclerc sont au Vietnam mais l’insurrection du VM déclenchée à Hanoi le 19 va changer la donne. Le temps n’est plus à la négociation.

Le 22,  Blum reçoit Leclerc à Matignon de retour du Vietnam. Il lui demande son avis sur la situation. Le courant passe entre deux hommes pourtant aussi dissemblables. Le général lui donne son avis « sans détour » : fournir au C.E.F.E.O. des moyens pour rétablir la sécurité et négocier en force avec le VM. Les deux hommes tombent d’accord. Blum, qui n’a aucune confiance en D’Argenlieu, demande à son interlocuteur de repartir au Vietnam en mission d’inspection, ce que Leclerc accepte au grand dam de D’Argenlieu. Blum passera outre l’avis de l’amiral.  Le 23, le président du Conseil se prononce à l’Assemblée nationale pour « un Vietnam indépendant  dans une Union indochinoise librement associée à l’Union française. » Mais il sent la situation lui échapper et est très affecté par l’éclatement de la violence sur place qui annihile sa volonté de négocier.

Par la suite, sa position demeurera modérée et favorable à une entente avec le VM. Le 9 août 1949, il écrira toujours dans Le Populaire que « c’est au peuple vietnamien, rétabli dans la paix et l’indépendance, de choisir souverainement ses institutions, son gouvernement et ses représentants. » Il soutiendra la proposition d’adhésion du Vietnam à l’O.N.U. et se reprochera toujours de n’être pas parvenu à empêcher la guerre au moment où il était aux affaires.

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