Avril 1960 : Au Laos, les élections législatives sont truquées aux dépens du Pathet Lao par le général Phoumi Nosavan (voir 2 janvier) qui se sait entièrement soutenu par les Américains (Schlesinger, 1966, p. 299 ; Burchett, 1970, p. 147).
Poursuite des querelles de territoires entre le Cambodge et le S-V au sujet des îles côtières khmères du Golfe de Thaïlande (voir 9 mars). Saigon envoie un ultimatum à Phnom Penh pour que la Cambodge les fasse évacuer. Sihanouk en réfère à l’O.N.U., ce qui empêche Diem de s’en emparer (Cambacérès, 2013, p. 136).
2 avril 60 : Au Cambodge, inauguration du port de Sihanoukville construit avec un financement français. Ce port aura une importance particulière pour l’approvisionnement en matériel militaire du VC pour lequel Sihanouk fermera longtemps les yeux.
3 avril 60 : Au Cambodge, décès du roi Norodom Suramarit. Se pose le problème de sa succession. Le trône peut revenir à 200 prétendants inconnus… Sihanouk qui avait volontairement abdiqué en 1955 est le seul à posséder un prestige suffisant pour prendre la succession de son père mais s’y refuse (voir 9 avril et 5 juin) (Cambacérès, 2013, pp. 113-115 ; Richer, 2009, p. 30). Il fait nommer à la tête du Conseil de Régence son fils, le prince Sisowath Monireth qui assure la succession de son grand-père.
9 avril 60 : Au Cambodge, un conseil de régence est créé par l'Assemblée nationale. Sihanouk refuse la couronne (voir 3 avril).
19 avril 60 : Giap adresse une note à la C.I.C. dans laquelle il se plaint de l’accroissement permanent du personnel du M.A.A.G. Il signale également cet état de fait à l’U.R.S.S. et la Grande Bretagne, co-présidents de la conférence de Genève, accusant les États-Unis de « transformer le Sud-Vietnam en base américaine pour la préparation d’une nouvelle guerre. » 15 jours après cette réclamation, à la demande de Diem, le nombre de conseillers américains passera de 327 à 658 (Van Geirt, 1972, p. 199).
Au Cambodge, quinzième gouvernement du Sangkum : gouvernement Pho Proeung qui demeurera en place jusqu’au 28 janvier 1961 (Jennar, 1995, p. 157).
26 avril 60 : 18 notables du S-V (médecins, avocats, professeurs, ingénieurs, 10 anciens ou futurs ministres de l’après-Diem dont Phan Khac Suu, Phan Huy Quat, Tran Van Do, Tran Van Tuyen) envoient à Diem une lettre ouverte (dite le « manifeste des Dix-huit ») dans laquelle ils lui signalent la désaffection du peuple au régime et les menaces de révolution si le régime n’évolue pas. Cette lettre ouverte demeurera sans réponse. La plupart des signataires seront emprisonnés (extrait du texte de la lettre in Fall, 1967, p. 311). Les Ngo doivent donc faire face à une opposition de gauche du F.N.L. et désormais à celle d’une droite modérée composée essentiellement d’intellectuels.