Avril 59 : Le 15e plénum du comité central du Lao Dong décide d’intensifier la lutte révolutionnaire. Des groupes de résistants doivent être constitués au S-V. D’anciens cadres du VM présents sur place doivent organiser le soulèvement (Knöbl, 1967, p. 353, note 8).
1er avril 59 : Le projet de la future constitution de la R.D.V.N. (en remplacement de celle de 1946) est rendu public par le biais de la radio officielle du régime. Il a été le fruit de nombreuses et très longues tractations qui ont lieu depuis décembre 1956, au moment de l’instauration de la commission qui était en charge de le produire. Son préambule est à l’opposé du texte précédent : il comporte un violent réquisitoire contre l’Occident en s’en prenant dès son préambule à « l’impérialisme français, soutenu par l’impérialisme américain ». La première phrase de ce même préambule annonce l’avenir tel que le conçoit le N-V : « Le Vietnam est une nation unifiée, s’étendant de Langson à Camau. » (texte constitutionnel cité in extenso in Fall, 1960, pp. 341-357) Cette seconde et nouvelle constitution sera promulguée le 1er janvier 1960.
4 avril 59 : Eisenhower prononce un discours au Gettysburg College de Pennsylvanie insistant sur la menace communiste qui pèse sur le S-V et plus généralement sur le Sud-Est asiatique. Il précise : « Nous en arrivons à cette conclusion à laquelle nous ne pouvons échapper, à savoir que nos intérêts nationaux nous conduisent à aider le Sud-Vietnam afin de soutenir son moral, son progrès économique et la force militaire qui lui est nécessaire pour exister en tant que pays libre. » (cité in Johnson, 1972, p. 71)
17 avril 59 : Le général de division Samuel L. Myers déclare devant la Commission américaine des Affaires étrangères que les problèmes de guérilla au S-V ont pratiquement disparu : « […] En fait, les estimations données lors de mon départ indiquaient qu’il n’existait plus dans le pays qu’un très petit nombre d’individus hostiles et armés. Deux régiments de territoriaux, renforcés à l’occasion par un deux régiments d’active, seront capables de s’opposer à leurs exactions […] Les Sud-Vietnamiens sont maintenant capables de maintenir la sécurité intérieure et ils ont atteint le point où cette responsabilité peut être confiée aux organismes civils […] Beaucoup de Sud-Vietnamiens sont même encore plus optimistes et ont l’impression qu’ils sont en état de contre-attaquer. » (cité in Fall, 1967, p. 373) Même si la réalité sur le terrain démontre tout à fait le contraire, c’est à ce type de propos empreints d’optimisme aveugle de la part des militaires que le pouvoir politique américain va être désormais sans cesse confronté.
