8 août 08 : Le Tribunal « international », « hybride », dresse l’acte d’accusation contre Duch. La documentation a été longue mais minutieuse car effectuée par des experts extérieurs fiables (chercheurs khmers, historiens étrangers spécialistes du Cambodge, journalistes). Le document en français fait 47 pages et a été rédigé par deux co-juges, un Français et un Cambodgien. Il établit la liste des crimes de guerre et des crimes contre l’Humanité reprochés à l’accusé en vertu des conventions de Genève de 1949. Il est divisé en trois parties : un « exposé des faits » (crimes commis à S-21), une « qualification juridique » des crimes de Duch et des « renseignement de personnalité » sur l’accusé.
Celui-ci ne nie pas les crimes mais se défend en disant que s’il ne les avait pas accomplis, sa propre vie et celle de sa famille auraient été en danger. Le document détaille les types d’interrogatoires pratiqués par l’intéressé : méthode « froide » (sans recours à la torture mais en utilisant la propagande), méthode « chaude » (injures, coups, torture), méthode dite « de mastication » qui est un mixte gradué des précédentes visant à créer un lien de confiance en invitant la personne à écrire sa confession (Richer, 2009, p. 134 ; Deron, 2009, pp. 44-64).