3 août 92 : La Thaïlande soutient ses entreprises qui traitent avec les KR.
Entretiens sino-thaïlandais et accord pour renforcer les pouvoirs du C.N.S. et le doter d’une administration propre.
Entrevue entre Khieu Samphan, Xu Duxin (vice-ministre chinois des Affaires étrangères) et le directeur général du ministère des Affaires étrangères thaïlandais.
4 août 92 : Xu Duxin (vice-ministre chinois des Affaires étrangères) rencontre secrètement Pol Pot et d’autres dirigeants kr. Il leur soumet les propositions sino-thaïes et les invite à plus de flexibilité. Cette rencontre est un échec. Les KR formulent toujours les mêmes exigences contraires aux accords de paix : démantèlement de l’EdC et transformation du C.N.S. en véritable gouvernement.
5 août 92 : Réunion du C.N.S. à Siem Reap. La loi électorale est promulguée malgré l’opposition des KR.
Depuis le début de l’été, un débat s’est engagé au niveau du C.N.S. sur la question de la loi électorale à venir. L’annexe III des accords de Paris reconnaît le droit à toute personne née au Cambodge de pouvoir participer au vote. Mais cette vision ne fait pas l’unanimité car elle autorise les Vietnamiens nés au Cambodge à pouvoir voter, là où les Khmers Kroms ne le peuvent pas.
Les trois factions coopérentes s’en prennent à Akashi, taxé de ne savoir défendre leur point de vue face à la bureaucratie onusienne qui défend le droit du sol au dépend du droit du sang. La seule concession allant dans le sens des revendications du C.N.S. sera l’ouverture de trois bureaux de vote pour permettre aux Khmers d’outre-mer de participer au scrutin (Coste, 2022, pp. 136-137).
Sihanouk est mécontent de cette loi électorale qui ne prend pas en compte l’élection présidentielle dont il avait été question en février. Il est vrai que l’élection d’un chef de l’État n’était pas prévue par les accords de Paris qui n’ont envisagé qu’une élection législative en vue de former une assemblée constituante. Akashi subit une nouvelle fois les foudres de Sihanouk qui le juge faible et surtout incapable de comprendre le rôle prééminent que le prince joue au Cambodge depuis plus de 50 ans. Selon Sihanouk, qui n’a rien oublié de sa destitution en 1970 par l’assemblée nationale, « l’APRONUC va créer un monstre : c’est le père qui engendre ses enfants et non l’inverse. » (cité in Coste, 2022, p. 138)
17 août 92 : En vue des élections, début des opérations d’enregistrement des partis politiques.
20 août 92 : Le général Sanderson (commandant des forces de l’APRONUC) est convaincu de pouvoir contraindre les KR à appliquer les accords de paix de Paris. Il se berce, une fois de plus, d’illusions…
21 août 92 : L’APRONUC commence la vérification de la nationalité et des origines de tous les fonctionnaires de l’EdC.
22 août 92 : Proposition nippo-thaïlandaise de création d’une structure administrative relevant du seul C.N.S. Khieu Samphan ne la rejette pas.
23 août 92 : Réunion du C.N.S. : les représentants de l’EdC proposent l’élection « aussi vite que possible » d’un président pour le Cambodge.
27 août 92 : A Bangkok, nouveaux entretiens avec Khieu Samphan à propos des propositions nippo-thaïes. Elles sont amendées de telle sorte que les KR puissent participer au contrôle et à la supervision des structures administratives existantes, c'est-à-dire celles de l’EdC.
28 août 92 : 100 000 réfugiés ont été rapatriés sur le territoire du Cambodge.
Fin août 92 : Hun Sen rencontre Akashi et se plaint de la situation. Les KR échappent à tout contrôle et, en maintenant la pression sur les trois autres factions, l’APRONUC manque à son devoir de neutralité. Il menace de se retirer du processus de Paris. Jusqu’alors l’EdC jouait les bons élèves, ici le ton se fait menaçant (Coste, 2022, p. 136).