Dernière modification le il y a 6 jours
par Jean-François Jagielski

Août 1971

Août 71 : Au S-V, élections à la Chambre basse de l’assemblée nationale. 12 grands partis se présentent. Les Bouddhistes l’emportent.


Août – décembre 71 : Au Cambodge, Lon Lol lance le 21 août, sous sa direction, l’offensive Chenla 2 avec le soutien des Américains. Cette offensive tourne au désastre militaire avec la perte de milliers d’hommes dans les rangs de l’armée républicaine. Selon Coppolani, « cet échec fut un véritable tournant dans la guerre civile. » Les forces républicaines n’oseront désormais plus jamais passer à l’offensive (Coppolani, 2018, p. 72).


1er août 71 : Sans même attendre la conclusion d’un accord avec les N-V et d’une proposition de cessez-le-feu, Nixon annonce que le retrait unilatéral américain peut commencer immédiatement. Pour autant, Le Duc Tho demeure inflexible, estimant que la date de retrait final fixée jusqu’alors (9 mois) est trop éloignée.


7 août 71 : Malgré les efforts de Sihanouk qui a essayé d’obtenir la reconnaissance du G.R.U.N.K. par un maximum d’États, notamment socialistes, seuls 22 pays, un « gouvernement révolutionnaire provisoire », un « front patriotique » et une « organisation de libération » l’ont fait. Ne sont pas de ceux-là l’U.R.S.S., l’Allemagne de l’Est, la Tchécoslovaquie, la Pologne ou la Hongrie. L’ambassade soviétique est toutefois demeurée ouverte à Phnom Penh avec à se tête un simple chargé d’affaires (Tong, 1972, p. 212).


13 août 71 : Le Times passe un article basé sur un document émanant de la C.I.A. Réaction agacée de Nixon face à cette nouvelle fuite : « A l’automne, la C.I.A. déclara que nous étions victimes de la pire épidémie de fuites depuis 1953. » Il critique l’agence dans son fonctionnement : «  La C.I.A. était bouclée comme un coffre-fort et nous ne trouvions personne pour nous donner la combinaison. » (Nixon, 1978, p. 374)


15 août 71 : Lors d’une réunion secrète, Kissinger indique à un interlocuteur l’engagement américain de respecter scrupuleusement une forme de neutralité absolue pour les élections présidentielles prévues pour le 3 octobre au S-V. C’est à l’évidence un mensonge car les États-Unis soutiennent objectivement Thieu. Il déclare d’autre part que si les trois pays d’Indochine adoptaient une politique de non-alignement, cela ne soulèverait aucune objection de la part du gouvernement américain.


16 août 71 : Lors d’une rencontre secrète en région parisienne à laquelle Le Duc Tho est absent, Xuan Thuy rejette l’offre américaine d’un retrait dans les 9 mois (Nixon, 1978, p. 431). Kissinger n’évoque pas ce refus dans ses mémoires : « Nous avions modifié notre proposition initiale relative à la date de restitution des prisonniers et renoncé à ce que leur libération intervint deux mois avant la fin de notre retrait ; nous acceptions désormais que les deux événements fussent simultanés. » On évoque la question des réparations des dommages de guerre.

Hanoi, se son côté, fait une mince concession : ce sont tous les prisonniers américains d’Indochine et non seulement ceux du Vietnam qui seraient libérés. Mais la question politique au S-V bloque à nouveau tout et l’on décide de se revoir le 13 septembre (Kissinger 2, 1979, pp. 1 090-1 092).


20 août 71 : Au Cambodge, début de l'opération Chenla 2 : nouvelle tentative vaine, par l'armée républicaine avec l’aide des Américains, de reprendre le contrôle de la province de Kompong Thom. Pendant cette opération, les forces du P.C.K., sous les ordres de Ke Pauk, occupent un temps la localité de Baray. Elles y commettent un des premiers massacres opérés par les KR de la décennie. Tous les habitants qui ont hébergé précédemment des soldats communistes vietnamiens sont abattus. Un charnier de plus de 180 personnes est découvert par les troupes gouvernementales lorsqu'elles reprennent la ville.

💬 Commentaires

Chargement en cours...