Nguyen Van Thinh : Homme politique vietnamien. Né en 1888 à Cholon. Issu d’une famille aisée, il part très jeune pour la France, y fait des études de médecine et se spécialise dans l’ophtalmologie. Engagé volontaire dès 1914, il sert comme médecin-auxiliaire au 20e corps d’armée.
Il revient en Cochinchine en 1934. Il fonde en 1937 le Parti démocrate qui prône des réformes politiques en accord avec la métropole. Il est un important propriétaire nommé président du syndicat du riz et vice-président de la chambre d’agriculture, directeur de l’office des riz. Durant la SGM, sous Decoux, il est l’une des grandes notabilités du Sud en tant que membre du grand conseil des intérêts économiques et financiers. Il reçoit la Légion d’honneur des mais de l’amiral en 1944. Après le coup de force japonais du 9 mars 1945, il préside le comité de secours des affamés du Tonkin. Arrêté par le comité du VM du Sud en août 1945, il est relâché en septembre sur intervention des Français.
Chef du parti démocrate reconstitué, membre du conseil consultatif d’Indochine le 4 février 1946, il est, le 26 mars, élu chef de l’éphémère gouvernement provisoire de Cochinchine voulu par D’Argenlieu (mais non reconnu par le gouvernement français), alors que le VM lance une importante campagne d’attentats et d’enlèvements au moment où en France se tient la conférence de Fontainebleau qui butte sur la question de réunification des trois Ky. Bien qu’occupant également la fonction de ministre de l’Intérieur, la réalité du pouvoir est alors exercée par le commissaire de la République français. Foncièrement droit, honnête et intègre, adoptant une position modérée, il doit faire face à l’intransigeance des Français (les colons) qui lui reprochent son nationalisme et aux attaques des nationalistes qui dénoncent son séparatisme. Foncièrement découragé, il se suicide dans la nuit du 9 au 10 novembre 1946. Il sera remplacé par Le Van Hoach, un proche des Caodaïstes (Bodinier, 1987, p. 126 ; Cadeau, Cochet, Porte, 2021, p. 656 ; Dalloz, 2006, p. 175).
