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par Jean-François Jagielski

Rusk Dean

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Rusk Dean : Né en 1909. D’origine modeste. Homme politique et diplomate démocrate.

En 1934, il bénéficie d’une bourse pour mener ses études à l’université d’Oxford en Angleterre. A son retour aux États-Unis il enseigne au Mills College à Oakland (Californie). Parallèlement, il étudie le droit à l’université de Berleley (Californie) où il obtient un diplôme en 1940. Pendant la SGM, il est chef d’état-major  adjoint pour la zone Chine-Birmanie-Inde. De 1946 à 1951, il occupe diverses fonctions aux Département d’État et de la Guerre : il participe à la répartition des zones d’influence entre les U.S.A. et l’U.R.S.S. en Corée le 10 août 1945 ;  sous l’administration Truman,  il est sous secrétaire d’État pour l’Asie de l’Est et le Pacifique de mars 1950 à décembre 1951. Puis, de 1952 à 1961, il quitte l’administration et prend la direction de la prestigieuse Fondation Rockfeller. A l’issue de ce parcours, c’est un pur produit de la doctrine du containment (endiguement), totalement convaincu par la théorie des dominos en Asie du Sud-Est.

Devenu secrétaire d’État avec l’avènement de l’administration Kennedy en janvier 1961, il met en œuvre ses convictions politiques anticommunistes. Il est dès le début de l’administration aux côtés de Bundy, McN et Rostow dans le clan des « faucons » favorables à un ferme et important engagement des U.S.A. aux côtés du S-V. Il est favorable au rapport Taylor-Rostow de 1961 qui recommande d’augmenter significativement l’aide militaire américaine au S-V, d’améliorer l’entraînement de l’A.R.V.N. et d’envisager des actions contre le N-V. Il est aussi l’un des plus importants conseillers de Kennedy qui va pousser un président pourtant hésitant à franchir le pas dans l’engagement américain au Vietnam, en suggérant et approuvant l’envoi d’un nombre de plus en plus important de « conseillers militaires » sur place.

Avec l’arrivée de l’administration Johnson, il manque à nouveau de clairvoyance et se laisse berner par les militaires, croyant aveuglément à leurs estimations optimistes, notamment sur les espoirs liés aux bombardements massifs du N-V. De ce fait, la recherche de la paix ne fait pas partie de ses priorités. En 1964, il soutient fermement LBJ pour l’obtention  de la résolution du Golfe du Tonkin. Il déteste s’attaquer aux militaires, sur la question de leurs besoins et de leurs exigences car il craint toujours une scission entre son département et celui de la Défense. Selon Halberstam, en 1965, Rusk est d’abord opposé à l’utilisation des B-52 du fait de son impact sur l’opinion publique mondiale. Il contacte McN par téléphone et se laisse finalement convaincre en déclarant : « Très bien, Bob, puisqu’on est dans le bain, autant continuer. » McN aura souvent tendance à empiéter sur le département d’État, Rusk le laissant faire et ce, au grand dam de sa propre administration. « Dean Rusk était un homme sans ombre. Il ne laissait derrière lui ni papiers, peu de mémoires, peu d’impressions. Tout le monde disait du bien de lui et personne ne le connaissait, c’était l’homme secret. » (Halberstam, 1978, pp. 345-359)

En 1968, après l’offensive du Têt, alors que l’opinion publique américaine, certains membres de l’administration (McN, George Ball) et même le président commencent à se détourner du conflit, Rusk reste ferme sur ses positions et se maintiendra à son poste jusqu’au départ de LBJ en janvier 1969.

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