Churchill Winston : Il n’a pas joué un rôle direct au début de la guerre d’Indochine puisqu’il n’occupait plus de fonction gouvernementale au moment de son véritable déclenchement fin 1946. Il quitte ses fonctions de premier ministre le 27 juillet 1945 et est remplacé par Clement Attlee, un travailliste qui n’entend demeurer le moins longtemps possible en Indochine. Toutefois du fait des choix opérés lors de la conférence de Postdam (17 juillet-2 août 1945) à laquelle Churchill avait participé en tant que premier ministre, la Grande Bretagne a été désignée comme la puissance devant occuper le sud de l’Indochine après le départ des Japonais. Les Britanniques et la gouvernance travailliste, toujours en possession d’un vaste empire colonial jusqu’en 1947, n’entendent pas demeurer en Indochine et sont alors favorables à un retour des Français qu’ils faciliteront de leur mieux, contrairement aux Américains et à l’administration Roosevelt.
Le 5 mars 1946, invité aux États-Unis et en présence du nouveau président Harry Truman, Churchill prononce le discours de Fulton qui marque la naissance de la Guerre froide et la naissance d’un bloc anticommuniste dont l’ancien premier ministre conservateur demeure l’un des piliers. La Grande Bretagne s’impliquera largement dans la guerre de Corée (1950-1953), fournissant le deuxième contingent militaire après les Américains.
Il revient aux affaires le 26 octobre 1951. Il poursuit alors une politique de soutien moral et diplomatique à la France dans son effort pour maintenir sa présence en Indochine, voyant là un moyen d’endiguer l’expansion du communisme en Asie du Sud-Est. Toutefois, au moment de la défaite de Dien Bien Phu, sur demande expresse des Américains, il refuse d’engager la Grande Bretagne à leurs côtés dans l’opération Vautour visant à sauver par une intervention militaire le camp retranché français d’ailleurs sur le point de tomber. A la conférence de Genève de 1954, la Grande Bretagne soutient le principe de partition du Vietnam.
Agé de 80 ans, Churchill démissionne en avril 1955 et laisse la place à son ministre des Affaires étrangères, Anthony Eden.