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par Jean-François Jagielski

Cogny René (général)

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Cogny René (général) : Né en 1904. D’origine modeste, boursier, pur produit de la méritocratie républicaine, il parvient à intégrer l’École polytechnique et est aussi diplômé de Sciences Po. A sa sortie de l’X, il choisit l’artillerie, fréquente l’École d’application de Fontainebleau dont il sort en 1929. Pendant la SGM, capitaine, il est fait prisonnier dans les Vosges en 1940. Il s’évade en 1941 et après un long périple rejoint Vichy. En 1941, il intègre l’Organisation de la résistance armée (O.R.A.) et est arrêté en 1943. Il est emprisonné à Fresnes puis déporté à Buchenwald.

A son retour en 1946, il est nommé au ministère de la Guerre où il est remarqué par De Lattre de Tassigny qui l’emmène avec lui en Indochine en 1951. Cogny devient le chef de son cabinet militaire et le demeurera jusqu’à la mort de son mentor. Il prend alors le commandement de la 2e division de marche du Tonkin. En 1953, devenu divisionnaire sous le commandement de Navarre (voir sa notice),  il prend le commandement des T.F.I.N. A ce titre, il est impliqué directement dans l’élaboration de l’opération Castor. C’est lui qui, dans une lettre adressée à son supérieur (voir chronologie, 26 juin 1953), vante les avantages de disposer d’une base aéroterrestre à Dien Bien Phu. Ce choix ne fait pas l’unanimité au sein du commandement français, certains préférant défendre le delta du Fleuve Rouge (voir chronologie, novembre 1953). Face à ces objections, Cogny fait preuve d’ambigüité et surtout d’une grande prudence politique. Après la réussite de l’opération Castor fin novembre, en bon communiquant, il fait l’éloge du camp retranché. Il rend, parfois en compagnie de Navarre ou de dirigeants politiques, de fréquentes visites au camp retranché pour en vanter ses mérites. Lorsque la situation va empirer après les premières attaques du VM et la perte successive des points d’appui défendant la piste d’aviation, il aura tendance à charger la seule responsabilité de son supérieur hiérarchique. Les relations entre les deux hommes vont alors rapidement s’envenimer.

Le conflit ne s’éteint pas après la défaite. La commission d’enquête strictement militaire aura tendance à imputer le désastre à Navarre, s’efforçant d’ignorer la responsabilité des politiques et d’épargner les exécutants, notamment Cogny qui conservera un commandement et bénéficiera de promotions après avoir quitté l’Indochine en mai 1955. La publication sous la plume de Navarre (qui a quitté l’armée) de L’Agonie de l’Indochine en 1956 (cf. bibliographie et chronologie) ravivera la querelle des responsabilités et entraînera des démêlés judiciaires dont les médias se feront l’écho.

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