Nes David : Diplomate américain, membre du secrétariat d’État. Selon Halberstam, « un des cinq meilleurs diplomates de la carrière ». Promu par Lodge qui l’a apprécié auparavant en Lybie. Après le départ de Nolting, il est chargé par Lodge de remplacer Truehart dans le rôle d’adjoint à l’ambassadeur. Vu la sensibilité du poste, tout le monde veut le rencontrer : Hilsman (secrétaire d’État adjoint pour l’Extrême-Orient), Ball (sous-secrétaire d’État), Rusk (secrétaire d’État), McGeorge Bundy (Sécurité nationale) et même LBJ qui lui confie qu’il ne veut pas perdre le Vietnam.
Sur place, Nes se rend vite compte que les choses vont mal et que l’optimisme de Harkins (voir sa notice) n’a pas lieu d’être. Il se heurte rapidement au général. Cette animosité va lui être fatale. Ses rapports sont peu lus à Washington car ils ne disent pas de ce que l’on veut y entendre. À l’automne 1964, l’un d’eux affirme que d’envoyer plus de troupes ne ferait que « hâter le jour de l’effondrement total du Vietnam militaire et administratif. Nous nous trouverons alors pratiquement dans la même situation que les Français en 1954 – à cela près qu’ils avaient à leur disposition sur le terrain plusieurs centaines de milliers d’hommes aguerris. »
Nes est donc évincé au moment du départ de Lodge (Halberstam, 1974, pp. 404-406). Dans une interview datant du 28 avril 1992 avec Dayton Mak, Nes revient très brièvement sur sa période au Vietnam, ses bonnes relations avec Westmorland et se garde bien d’évoquer le moindre point litigieux.
