Dernière modification le il y a 2 semaines
par Jean-François Jagielski

Mordant Eugène (général)

Version datée du 20 novembre 2025 à 14:31 par Jean-François Jagielski (discussion | contributions) (Page créée avec « '''Mordant Eugène (général) :''' Commandant militaire en Indochine pendant la SGM sous les ordres de l’amiral Decoux. Il rallie secrètement la Résistance en août 1943. En 1944, il devient secrètement le représentant en Indochine du Comité français de la Libération nationale puis du Gouvernement provisoire de la République française (G.P.R.F.). Lors de l'attaque surprise japonaise du 9 mars 1945, il dirige durant quelques heures la défense de la ga... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Mordant Eugène (général) : Commandant militaire en Indochine pendant la SGM sous les ordres de l’amiral Decoux. Il rallie secrètement la Résistance en août 1943. En 1944, il devient secrètement le représentant en Indochine du Comité français de la Libération nationale puis du Gouvernement provisoire de la République française (G.P.R.F.). Lors de l'attaque surprise japonaise du 9 mars 1945, il dirige durant quelques heures la défense de la garnison de Hanoï mais, contraint de capituler, est fait prisonnier. Il ne sera libéré qu’après la capitulation japonaise.

Il est chargé le 26 février 1944 par De Gaulle d’organiser la résistance en Indochine. De Gaulle lui expose à cette date comment il envisage les choses : ne pas s’appuyer sur l’armée sur place, former des noyaux de résistance, s’appuyer sur « l’administration civile » et les « populations françaises et indochinoises ». Lointain, De Gaulle s’illusionne : la situation en Indochine ne peut être comparée avec ce qui s’est fait en métropole avant et pendant la Libération (De Folin, 1993, p. 52 ; Salan 1, 1970, p. 222).

Mordant reçoit une lettre de De Gaulle datée du 29 février 1944 en vue d’un engagement franc à sa cause. Aucun enthousiasme du destinataire (Franchini 1, 1988, p. 177). De Folin observe : « Aujourd'hui, la personnalité de Mordant est universellement critiquée pour la manière dont il a mené la Résistance en 1944 et 1945. C'était un esprit étroit, susceptible et jaloux. Son ralliement à de Gaulle était récent. Il fut, paraît-il, le premier à préparer des dossiers d'« épuration » et le jugement qu'il portait sur Decoux venait essentiellement de rivalités personnelles. » (De Folin, 1993, p. 37)

Le 23 août 44, une décision du Comité de libération qui fait de Mordant son délégué général et le désigne comme chef de la résistance en Indochine. Les raisons de son acceptation demeurent « vagues » : mésentente avec Decoux qui lui avait retiré le commandement des forces aériennes et les fonctions d’inspecteur de la Garde indochinoise. Selon le général Sabattier, il se trouve lancé dans « une conspiration sans avoir aucune des qualités d’un conspirateur ». Decoux ignore totalement cette « sorte de complot » et cette ignorance permet de maintenir une façade, avalisée par Paris, face aux Japonais (Franchini 1, 1988, p. 177).

Le 5 juillet 44, Langlade est parachuté au Tonkin. Il doit rencontrer Mordant en vue de rallier Decoux à la Résistance. Ce que Mordant n’entend pas faire car il a des comptes à régler avec Decoux. Mordant retourne définitivement en France en septembre 1946, aux suites de sa mise à la retraite de l'armée.

Mordant a par ailleurs publié un livre de souvenirs sur sa guerre en Indochine : Au service de la France en Indochine, 1941-1945 (Saigon, Imprimerie française d'Outremer, 1950).

💬 Commentaires

Chargement en cours...