Le Duan : Révolutionnaire communiste vietnamien. Né en 1907. Issu d’une famille de paysans modestes du centre du Vietnam. Employé de bureau dans les services de chemin de fer d’Hanoï, il entre au P.C. en 1930. Membre du Tan Viet en 1928, du Thanh Nien en 1929 et du P.C.I. en 1930. Arrêté le 20 avril 1931, il est condamné à 20 ans de bagne à Poulo Condore pour menées subversives. Il est libéré en 1936 avec l’arrivée en France du Front populaire et ses lois d’amnistie.
Il grimpe les échelons hiérarchiques dans l’appareil communiste. D’abord en Annam, en 1937, où il devient premier secrétaire du Comité du Centre. En novembre 1939, lors du 6e plénum, il entre au comité central du P.C.I. avant d’être arrêté en 1940. Condamné à nouveau à 10 ans de bagne, il est libéré en septembre 1945. En octobre, il est nommé secrétaire du comité exécutif du Nam Bo qu’il organise efficacement. Il occupera ce poste jusqu’en 1954. Il organise la guérilla contre les Français et participe en même temps à l’organisation d’une branche de l’armée vietnamienne, le futur F.N.L., dès 1946.
En février 1951, avec la renaissance du P.C.I., il est élu au bureau politique du comité central du parti devenu le Lao Dong (parti des travailleurs vietnamiens), dirigé par HCM, mais dont le numéro 2 est Truong Chinh de tendance prochinoise. Il devient alors ministre de l’Intérieur et premier secrétaire du Comité du Nam Bo. La disparition de Nguyen Binh (voir sa notice) la même année lui permet de diviser l’organisation militaire du Nam Bo en deux régions : l’interzone est dont il prend la tête et l’interzone ouest confiée à l’un de ses proches collaborateurs, Le Duc Tho. Il est commissaire politique au Q.G. du Vietminh du Sud en 1952.
D’obédience maoïste, il continue à grimper les échelons du parti et supplante progressivement la ligne politique d’HCM plus conciliante. Il devient secrétaire général du P.C.I. en septembre 1960. Il est et demeure alors le farouche partisan d’une guerre prolongée et dure, promue par Pékin. Il ne redevient prosoviétique que dans les années 1970 tout en demeurant à la tête du P.T.V. jusqu’à sa mort le 10 juillet 1986 (Marangé, 2012, pp. 515-516 ; Droz, 2006, pp. 138-139).