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par Jean-François Jagielski

Decoux Jean (amiral)

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Decoux Jean (amiral) : Né en 1884. Brillante carrière dans la Marine. Commandant en chef  des forces navales en Extrême-Orient le 13 janvier 1939. Nommé en juin 1940 au poste de Gouverneur général de l’Indochine par Pétain en remplacement du général Jean Catroux. Entre en fonction le 20 juillet avec la mise en place du régime de Vichy. Il a été choisi pour sa fidélité et ses convictions en phase avec celles du nouveau régime. Il obtient le ralliement de la population européenne.

Il hérite d’une situation particulièrement difficile sous la pression des Japonais alors que le gouvernement refuse de négocier pour l’instant avec eux. Vu l’extrême faiblesse de ses forces, comme son prédécesseur, il veut éviter un conflit direct avec le Japon qu’il sait perdu. Il doit donc céder. En juillet 1940, il est obligé de négocier pied à pied durant tout le mois. L’inquiétude augmente lorsque des envoyés japonais se répandent dans les ports pour contrôler des entrepôts fictifs du fait d’accords antérieurs passés entre la France et la Chine. Il n’est guère soutenu par son gouvernement qui demeure divisé sur l’Indochine. Le 21 juillet 1940, il déclare : « Je n’aurai comme Gouverneur général d’Indochine d’autre but que de maintenir en Extrême-Orient toutes les positions de la France. » Mais dès le 2 septembre, le colonel Sato, commandant l’armée japonaise en Chine du Sud, l’informe que le stationnement militaire et naval débutera le 5. Pour Tokyo, l’occupation doit être pacifique mais dans les faits ces ordres ne seront pas respectés par l’état-major japonais de Canton (massacre de la garnison française à Langson).

Le 29 juillet 1941 sont signés les accords Darlan-Kato qui intègrent l’Indochine dans le système militaire japonais sous prétexte de « défense en commun de l’Indochine française ». C’est un marché de dupes pour les Français pour lequel Decoux n’a même pas été consulté par Vichy. Il s’emploie à faire au mieux mais ne peut éviter la famine de l’hiver 1944-45 au Tonkin. Il applique strictement les directives de Vichy : antisémitisme, propagande et lutte contre les Gaullistes.

Ce n’est qu’en 1944 qu’il se rapproche du G.P.R.F. L’arrivée du général Mordant, délégué par le G.P.R.F. ne lui simplifie pas la tâche. La maladresse de ce dernier fait craindre aux Japonais le basculement de l’Indochine dans le camp allié.

Le coup de force du 9 mars 1945 met un terme définitif à la souveraineté française si chère à l’amiral. Decoux est emprisonné jusqu’à la capitulation du Japon le 2 septembre. Son action est sévèrement critiquée par les Gaullistes qui voudront appliquer d’ailleurs maladroitement en Indochine une épuration à la française. Après trois ans d’emprisonnement en métropole, il bénéficiera d’un non-lieu en 1949. C’est durant cette même année qu’il produit ses mémoires (voir bibliographie).

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