Décembre 40 : Répression de l’insurrection vietnamienne des 20 - 23 novembre au Sud. Celle-ci est importante. On dénombre une centaine de morts et 5 848 arrestations selon les sources françaises. Les historiens vietnamiens évoquent quant à eux 5 248 tués et 8 000 emprisonnements. L’épouse de Giap, arrêtée lors de ces événements, décèdera durant sa détention en 1941. Giap ne l’oubliera jamais et entretiendra une rancune tenace à l’égard des Français. Le P.C.I. ressort affaibli de cette insurrection qui incitera Decoux et le pouvoir colonial à réprimer durement toute dissidence à venir, notamment en ayant recours à la peine de mort. 106 condamnations à mort seront prononcées à Hanoi et Saigon en 1941, à tel point que le gouvernement de Vichy demandera de modérer la répression (De Folin, 1993, p. 39 ; Isoart, 1982, pp. 138-139).
2 décembre 40 : Les Japonais tente une offre de médiation entre la France et le Siam. Elle est rejetée par Vichy et Decoux. Ce dernier tente de demander une intervention des Anglo-Saxons qui n’aboutit pas mais sera connue des Japonais (Decoux, 19149, p. 142).
Une délégation française part pout Tokyo défendre les intérêts économiques indochinois. Les négociations seront longues, difficiles, « tendues » et aboutiront finalement aux accords du 6 mai 1941 (Decoux, 1949, pp. 426-427).
5 décembre 40 : Début à Hanoï des négociations franco-japonaises. Le général Martin, commandant les forces françaises au Tonkin, s’efforce de les faire traîner en longueur dans l’espoir d’une démonstration des forces navales américaines capable d’amener les Japonais à réduire leurs prétentions. Celle-ci ne viendra jamais (Fall, 1968, p. 147).
22 décembre 40 : Un comité de Khmers issarak est fondé à Bangkok par Poc Khun. Il a pour but « d’aider le gouvernement thaïlandais à chasser les Français d’Indochine. » (Bodinier, 1989, p. 132)
26 décembre 40 : Decoux, fidèle à la pensée du maréchal Pétain et aux idéaux de la Révolution nationale, publie un arrêté qui institue une version indochinoise de la Légion française des combattants. Elle demeurera très active en Indochine comptant en juin 1943 jusqu’à 7 000 adhérents, soit près de 17 % de la population européenne (Zeller, 2021, pp. 27-28).