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par Jean-François Jagielski

Juillet 1988

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1er juillet 88 : La Chine propose un plan de paix au gouvernement provietnamien du Cambodge avec la formation d’un gouvernement quadripartite (éléments provietnamiens du gouvernement actuel, Sihanoukistes, F.N.L.K.P. et KR), le tout dirigé par Sihanouk.

Selon le général vietnamien Le Kha Phieu, commandant en chef adjoint des forces vietnamiennes au Cambodge, les pertes depuis décembre 1978 s’élèvent à 25 000 hommes. La population cambodgienne craint le retour des KR après le retrait des Vietnamiens (Bui Xuan Quang, 2000, p. 744).


4 juillet 88 : Une vingtaine de pêcheurs thaïlandais sont arrêtés près de la base navale cambodgienne de Ream au sud de Kompong Som. Cette base militaire avait été remise en état par les Vietnamiens et les Soviétiques.


4 – 5 juillet 88 : Conférence des ministres des Affaires étrangères de l’A.S.E.A.N. à Bangkok (Thaïlande). On propose une « réunion informelle » des parties du conflit cambodgien à Bogor (Indonésie) le 25 juillet.

L’afflux de boat-people en Asie du Sud-Est provoque des tensions dans les pays d’accueil  (Bui Xuan Quang, 2000, p. 744).


10 juillet 88 : Pour faire pression sur les KR et Son Sann, nouvelle démission de Sihanouk, la sixième depuis la création du G.C.K.D.  six ans plus tôt (voir 22 juillet 1982). Il dénonce les attaques khmers rouges contre l’A.N.S. et le soutien de la Chine au P.K.D. II désigne son fils Ranariddh pour le remplacer et se rend en France où il rencontre le ministre des Affaires étrangères Rolland Dumas.


11 juillet 88 : A Phnom Penh, réunion des ministres des Affaires étrangères des trois pays de l’Indochine (Vietnam, Laos, Cambodge) : le communiqué souligne le retrait régulier des forces vietnamiennes, observe l’opposition internationale au retour de Pol Pot au pouvoir, déplore le refus des pays de l’A.S.E.A.N. de prendre acte des évolutions diplomatiques récentes, rappelle le communiqué conjoint Indonésie-Vietnam du 29 juillet 1987 et adhère à l’idée de transformer l’Asie du Sud-Est en zone de paix, de stabilité et de coopération.

Le même jour, l’Assemblée nationale de la R.P.K. discute d’amendements aux articles 12 et 19 de la Constitution en vue d’introduire un système d’économie mixte.


13 juillet 88 : Le Vietnam produit un certain nombre de gestes de bonne volonté à destination de Washington pour réchauffer les relations bilatérales  (Bui Xuan Quang, 2000, p. 744).


15 juillet 88 : Le secrétaire d’État américain George Schultz se rend en Chine avant d’aborder une tournée de deux semaines en Asie-Pacifique (Bui Xuan Quang, 2000, p. 744).


23 juillet 88 : Sihanouk en visite privée à Djakarta (Indonésie), à l’invitation du président Suharto. Il déclare qu’il n’assistera pas à la réunion informelle de Bogor (Indonésie).


24 – 28 juillet 88 : Une rencontre informelle se tient à Bogor (Indonésie). Y participent les 4 parties cambodgiennes (F.U.N.S.K., Sihanoukistes, F.N.L.P.K. et KR) qui sont rejointes par les Vietnamiens. Sihanouk est présent car invité par le général Suharto mais ne participe pas comme il l’avait annoncé  aux réunions.

La cocktail party sera appelée « Jakarta Informal Meeting » ou J.I.M. La réunion est d’abord cantonnée aux seuls Cambodgiens. Chaque faction présente ses positions respectives. Hun Sen présente 7 nouvelles propositions dont l’idée d’un « conseil national de réconciliation » quadripartite présidé par Sihanouk, la R.P.K. restant en place jusqu’aux élections. La réunion s’élargit par la suite aux pays de l’A.S.E.A.N., au Laos et au Vietnam.

Sihanouk, qui ne participe pas à la rencontre, reçoit cependant les représentants des quatre factions en particulier et leur propose un plan en cinq points : 1) adopter des symboles communs pour représenter le pays, 2) former un gouvernement quadripartite (avec quatre co-ministres pour chaque département) 3) former une armée quadripartite, 4) former progressivement une administration quadripartite à partir de l’administration de la R.P.K., 5) organiser une conférence internationale qui garantira la neutralité du Cambodge et enverra une commission internationale de contrôle chargée de constater le retrait des troupes étrangères, d’assister le gouvernement quadripartite dans le maintien de la paix et de la sécurité et de superviser les élections.

Au terme des 4 jours, alors que des points de convergence ont pu être enregistrés, les Khmers rouges bloquent l’adoption d’une déclaration commune. Selon le ministre indonésien des Affaires étrangères, M. Ah Alatas, toute solution au conflit passe par le retrait des troupes vietnamiennes, l’adoption de mesures en vue d’empêcher le retour des pratiques du régime de Pol Pot et la fin de toute ingérence étrangère. Un groupe de travail chargé de définir les éléments d’une solution politique est créé. Une nouvelle rencontre Sihanouk-Hun Sen est prévue en décembre en France.

Sihanouk demande à ce que le siège du Cambodge aux Nations Unies soit déclaré vacant (il est alors toujours tenu par les KR). Rien n'est fermement acté sur ce point mais la rencontre a un réel impact psychologique (Richer, 2009, p. 88).


24 – 29 juillet 88 : Élections en Thaïlande qui confirme le pouvoir en place. Le premier ministre Prem cède son poste à M. Chatichaï (Bui Xuan Quang, 2000, p. 744).


30 juillet 88 : A son arrivée à Pékin, Sihanouk déclare que les Khmers rouges sont l’obstacle principal à une solution au drame cambodgien. L’agence de presse Chine nouvelle écrit le même jour qu’il ne saurait être question d’écarter les Khmers rouges de la future gouvernance du pays.

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