7 mai 87 : Sihanouk, toujours en exil en Chine, se retire théoriquement pour un an (voir 2 juin) de la présidence du gouvernement de coalition tripartite du Kampuchéa démocratique. Il s’en ouvre à son fils Ranariddh qui préside désormais le F.U.N.C.I.P.E.C. : « Recouvrer un peu ma liberté pour mener des actions plus proches, à long terme, des intérêts du peuple khmer. » Sans rompre totalement avec la coalition, Sihanouk prend donc ses distances d’avec les KR dont il continue à se méfier, déclarant qu’« il ne se contenterait pas de leurs beaux mots. » Et d’ajouter : « Il est nécessaire qu’ils donnent des preuves irréfutables de leur changement d’attitude. Autrement, je ne mettrais pas fin à ma mise en congé. » La Chine prend acte de cette décision de retrait sans enthousiasme. L’initiative ne laisse indifférente ni Phnom Penh, ni Hanoi, ni même Moscou. (Férier, 1993, p. 165 ; Richer, 2009, p. 85). A ce stade, une « solution Sihanouk » ne fonctionne donc toujours pas. Le prince Ranariddh le remplace pour représenter le F.U.N.C.I.N.P.E.C. au sein du G.C.K.D.
12 mai 87 : Une étude publiée sous la conduite du professeur Khien Theeravit de l’université de Chulalongkhorn (Bangkok, Thaïlande) affirme que les retraits de troupes vietnamiennes du Cambodge ne sont en fait que des rotations de troupes.
19 – 24 mai 87 : Visite au Cambodge du nouveau secrétaire général du P.C.V., Nguyen Van Linh. On aborde la question de l’aide économique et militaire espérée par le Vietnam (Bui Xuan Quang, 2000, p. 740).
20 mai 87 : Alors qu’une traditionnelle « journée de la haine » avait été programmée à Phnom Penh contre les actes passés des KR et pour glorifier la résistance non communiste par le gouvernement provietnamien, rien ne se passe. On appelle au contraire à une « réconciliation nationale » et on préconise une discussion sans conditions de toutes les parties. Hanoi va dans le même sens. Le nouveau premier secrétaire du P.C.V., Nguyen Van Linh, rencontre Gorbatchev et Pékin note que les entretiens ouvrent la voie à une solution politique « avec la participation de toutes les parties concernées ». Les KR dénoncent quant à eux ces avancées comme « un truc usé de propagande de l’U.R.S.S. qui veut plaire à l’A.S.E.A.N. » (Richer, 2009, pp. 85-86).