6 novembre 79 : Le secrétaire général de l’O.N.U. Boutros Boutros-Ghali lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle vienne en aide au Cambodge.
7 novembre 79 : Une conférence internationale se tient à New York au siège de l’O.N.U. pour étudier l’aide humanitaire d’urgence à accorder à la population cambodgienne.
14 novembre 79 : Nouvelle résolution de l’O.N.U. exigeant à nouveau un retrait de toutes les troupes étrangères se trouvant au Cambodge. Elle obtient l’aval de Sihanouk, allié de circonstance des KR contre les Vietnamiens.
Or cette résolution constitue un moyen pour renforcer le pouvoir des derniers KR qui conservent le droit de représenter le pays au sein de l’instance internationale (voir 21 septembre). La résolution est adoptée par 91 voix pour, 21 voix contre et 19 abstentions. Elle perdurera jusqu’en 1990. Sihanouk aura beau par la suite dénoncer le « régime hitlérien » de Pol Pot, c’est en fait lui qui a rendu officielle la reconnaissance des KR par l’O.N.U. sachant qu’il en a été temporairement le représentant officiel (Férier, 1993, p. 164 ; Richer, 2009, p. 80). Le secrétaire général de l’O.N.U. est invité à lancer une opération internationale de secours.
Sihanouk va alors subir la pression conjuguée des Américains, de la Chine et de l’A.S.E.A.N. pour réintégrer une structure gouvernementale officielle par le biais du futur F.U.N.C.I.N.P.E.C. qui sera fondé le 31 mars 1981. Ce gouvernement sera une coalition plus qu’hétéroclite composé de gens qui se détestent. Il intégrera certains KR mais également des provietnamiens comme Son Sann. Sous la pression de Den Xiaoping, Pol Pot accepte cependant de confier le poste de chef de l’État à Sihanouk. Mais pour l’instant, ce dernier n’a pris aucun engagement officiel et attendra plus d’un an pour faire son retour dans l’arène politique cambodgienne (voir 31 mars 1981). Pendant ce temps, il voyage à l’étranger.
19 novembre 79 : Ouverture à la frontière thaïlandaise, côté thaïlandais, du camp de Khao l Dang (province de Sa Kaeo). 150 000 personnes y arrivent bientôt. Les Thaïlandais espèrent y enrôler les hommes en âge combattre contre les Vietnamiens. 250 000 personnes préfèrent rester dans un no man’s land entre les deux pays survivant de divers trafics.
25 novembre 79 : Entretiens Sihanouk-Giscard d’Estaing à Paris.
Sihanouk décline l’offre de Son Sann de présider le F.N.L.P.K.
27 novembre 79 : Diffusion à la télévision française dans le cadre de l’émission « les Dossiers de l’écran » d’un montage de documents réalisé par Gilbert Larriaga et commenté par Alain Cancès. Le documentaire est suivi d’un long débat où sont présents Sihanouk, les journalistes Wilfred Burchett, Jean Lacouture, Paul Nahon et William Shawcross (voir bibliographie). Participent également à l’émission Claude Malhuret (secrétaire général de "Médecins sans frontière") et Jean-Yves Follezou (président du Comité français d'aide médicale et sanitaire à la population cambodgienne). Enfin le Père François Ponchaud (voir bibliographie), Pin Yathay (voir bibliographie) et Alain Madelin, député U.D.F., de retour d'une mission parlementaire au Cambodge. Le débat est très idéologique et se centre rapidement sur la question : « Y a-t-il actuellement un nouveau génocide orchestré par les Vietnamiens ? » Les rapports ambigus de Sihanouk et les KR sont également interrogés. (https://www.youtube.com/watch?v=pOrygJYdmt8)