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par Jean-François Jagielski

Septembre 1968

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Septembre 68 : Les Américains poursuivent un rapprochement avec le Cambodge. LBJ dépêche à Phnom Penh un envoyé personnel, Eugène Black, qui rencontre le premier ministre Penn Nouth. Ce dernier déclare que son pays est encore plus préoccupé que les États-Unis par la présence n-v et rappelle à son interlocuteur la vieille méfiance des Cambodgiens à l’égard des Vietnamiens (Shawcross, 1979, p. 68).


8 septembre 68 : Séance de négociations secrètes : Harriman rencontre Le Duc Tho (membre du bureau politique du P.C. n-v) qui assure pour la première fois la tête de la délégation avec Xuan Thuy en second (Portes, 2016, p. 31). Trois nouvelles séances de négociation auront lieu en septembre : les deux parties acceptent de considérer comme base de discussion les textes de la conférence de Genève de 1954 pour le Vietnam et de 1962 sur le Laos. Ce qui est peu. Harriman lance pour la première fois l’idée d’un retrait simultané des troupes américaines et n-v au Sud. Les N-V ne répondront pas à cette offre (Portes, 2016, p. 31).


10 septembre 68 : Huot Sembath, représentant permanent du Cambodge à l’O.N.U. élève une protestation adressée à U Thant, secrétaire général de l’O.N.U. Il prononce une « solennelle protestation contre la politique de génocide pratiquée par les autorités sud-vietnamiennes à l’encontre de la minorité khmère du Sud-Vietnam et signale que le nombre exact de réfugiés ayant trouvé asile au Cambodge s’élève à la date du 31 juillet 1968 à 18 497 personnes, dont 5 495 femmes et 4 7 66 enfants. » (cité in Sihanouk, 1979, p. 245)

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15 septembre 68 : A la conférence de Paris, les négociateurs américains, Averell Harriman et Cyrus Vance, précisent aux N-V que le retrait des troupes doit être réciproque et simultané. En cas de retrait conjoint, durant une période de 6 mois, les troupes américaines pourront rester, le temps de constater que le retrait des N-V a été complet (Kissinger 1, 1979, p. 267). Comme celle du 8 septembre, cette offre restera lettre morte.


16 septembre 68 : En pleine campagne électorale, Nixon déclare qu’au cas où il serait élu président, « nous ne devons pas oublier la Chine. Nous devons toujours chercher des occasions avec elle comme avec l’Union-Soviétique. Nous devons chercher à faire des changements. »  (cité in Nguyen Phu Duc, 1996, p. 265). L’idée d’une future diplomatie triangulaire est alors déjà dans son esprit.


17 septembre 68 : Averell Harriman (principal négociateur à la conférence de Paris) se rend à la Maison Blanche. Il estime que la délégation n-v à Paris est sérieusement intéressée par un progrès dans les négociations. Il est persuadé que les N-V connaissent parfaitement la position américaine à propos de la violation de la D.M.Z. et des attaques des villes s-v depuis l’arrêt des bombardements au nord du 20e parallèle. Pour autant, il doute pouvoir obtenir le moindre engagement de leur part car Hanoi continue à proclamer que l’arrêt des bombardements est « inconditionnel ». Johnson menace et lui demande son appui pour persuader le gouvernement américain de reprendre les bombardements si les N-V persistent dans leur entêtement. Harriman lui assure qu’il le ferait « avec enthousiasme » (Johnson, 1972, p. 618).


29 septembre 68 : Le ministre de la Défense, Clark Clifford, déclare : « Étant donné la violence des combats, l’heure n’est pas à la diminution de nos effectifs, mais à leur augmentation. »  (cité in Kissinger 1, 1979, p. 283)


30 septembre 68 : Humphrey, candidat démocrate à la succession de LBJ, énonce publiquement à la télévision ses intentions pour le Vietnam : sa « politique de demain ne sera pas conditionnée par celle d’hier. » Il annonce publiquement vouloir stopper les bombardements, ce qui n’est pas pour plaire aux S-V. Dans une interview au New York Times, il déclare que les U.S.A. doivent limiter leur participation militaire et qu’il sera prêt à tout moment pour l’organisation d’un cessez-le-feu. Concernant le règlement politique de la situation au S-V, il n’est pas favorable à la mise en place d’un gouvernement de coalition qui équivaudrait selon lui « à mettre un renard dans un poulailler ou un incendiaire dans un groupe de sapeurs-pompiers. » (Nguyen Phu Duc, 1996, p. 238)

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