10 mars 58 : Installation à Paris d’une mission commerciale permanente de la R.D.V.N. Elle est dirigée par Nguyen Duy Loihaut, fonctionnaire de la direction du commerce extérieur de Hanoï, qui aura le titre de représentant commercial. Elle est le pendant de la mission Sainteny à Hanoi et, comme elle, ne bénéficie pas d’un statut diplomatique qui contrarierait les relations diplomatiques complètes entre Paris et Saigon (Fall, 1960, p. 142 ; Le Monde du 13 mars 1958).
21 mars 58 : L’amiral américain Felix B. Stummp, commandant en chef du Pacifique, déclare devant un comité du Sénat que les Vietnamiens « connaissent encore quelques troubles en certaines régions. » Déclaration tout à fait conforme à l’état d’esprit américain de l’époque qui minimise à souhait les sérieux troubles qui affectent le S-V.
23 mars 58 : Élections législatives au Cambodge. Pour la première fois, les femmes votent (voir 26 janvier). Deux partis sont en compétition. Le Sangkum d’abord, dont tous les candidats ont été choisis par Sihanouk. On compte parmi eux un très grand nombre de candidats plus jeunes et plus qualifiés qu'auparavant, dont Hou Yuon et Hu Nim (candidats dans la province de Kompong Cham). Le second parti est le Pracheachon qui, suite aux pressions policières, ne se présente que dans une seule circonscription (à Phnom Penh, le candidat Keo Meas doit cependant se réfugier et se cacher à la campagne). Toute la campagne électorale est orientée contre un Pracheachon sous représenté. Le Sangkum remporte donc tous les sièges (61 sur 61).
Un membre de la délégation française à Hanoi (mission Sainteny), Bonfils, est expulsé de la R.D.V.N. sur une accusation d’espionnage (Fall, 1960, p. 142).
29 avril 58 : Huitième session de l’assemblée nationale n-v. On porte le nombre de vice-présidents du Conseil de 2 à 4. L’ancien secrétaire général du P.C.V. évincé par HCM le 8 novembre 1956 après la désastreuse réforme agraire, le pro-maoïste Truong Chinh, réoccupe cette fonction. Un autre ancien « dur » du P.C.I., Pham Hung, occupe le même poste. Selon Fall, HCM parvient ainsi à élargir la base populaire du régime en nommant ces 2 « durs » prochinois aux côtés de Pham Ké Toai et Giap, supposés être plus modérés car prorusses (Fall, 1960, p. 65). Selon une habitude bien rôdée, HCM s’évertue ainsi à établir un équilibre gouvernemental entre les prochinois et les prorusses.
Au Cambodge, onzième gouvernement du Sangkum : gouvernement Sim Var. Il demeurera en place jusqu’au 10 juillet (Jennar, 1995, p. 154).
