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par Jean-François Jagielski

Avril 1944

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Avril (ou juin ?) 44 : Le général Mordant reçoit une lettre de De Gaulle datée du 29 février. Aucun enthousiasme du destinataire à sa réception (Franchini 1, 1988, p. 177). Selon De Folin, « aujourd'hui, la personnalité de Mordant est universellement critiquée pour la manière dont il a mené la Résistance en 1944 et 1945. C'était un esprit étroit, susceptible et jaloux. Son ralliement à de Gaulle demeure récent [1943]. Il aurait été le premier à préparer des dossiers d'« épuration » et le jugement qu'il portait sur Decoux venait essentiellement de rivalités personnelles [voir 24 mars]. » (De Folin, 1993, p. 37)

Avant l’arrivée de Mordant, il existe des noyaux de résistance en Indochine dont la mission est de recevoir les parachutages d’armes et d’amener en Chine les pilotes alliés abattus. Vu leur faiblesse, ces réseaux combattent peu car ils n’ont et n’auront jamais qu’un équipement rudimentaire (voir 17 août et 6 novembre). Ils sont assez divisés et improvisés. De plus, ils sont férocement pourchassés par la Kempetaï japonaise qui les torture et les exécute  lorsqu’elle les arrête (environ 300 morts dans ses rangs).


19 avril 44 : Un état-major français réduit est mis en place pour le Corps léger d’intervention (C.L.I.) du général Blaizot. Une seule compagnie est opérationnelle. De plus, ce corps est quasiment dépourvu d’armement, d’habillement, ne dispose d’aucun moyen de transport, se heurte et se heurtera à la mauvaise volonté américaine pour le prendre en charge (Bodinier, 1987, p. 20). Ses effectifs et ses moyens demeureront longtemps pléthoriques.


29 avril 44 : Deux Vietnamiens, Pham Biet Te et Le Duc Ninh, se présentant comme délégués de la « Ligue Vietminh » en Chine du Sud sont reçus par J. Royère, consul de France à Kunming. D’après ce qu’en rapporte ce dernier, elle « groupe presque tous les partis de tendance nationaliste et démocratiques existant actuellement sur le territoire de l’union et […] représente, de ce fait, la grande majorité du peuple indochinois ». Ses buts sont « la démocratisation  de l’Indochine immédiatement après sa libération et son indépendance dans un avenir aussi rapproché que possible ». Royère précise qu’il ignore tout de la personnalité de ses interlocuteurs. Ignorant l’existence du VM, il n’écarte pas la possibilité d’avoir été contacté par des agents du V.N.Q.D.D. Il estime qu’il serait très utile de demander à Hanoi : « 1) l’importance réelle de la Ligue pour l’Indépendance de l’Indochine ; 2) quels sont les partis qu’elle groupe ; 3) quels sont ses dirigeants. » Sollicité de fournir des précisions, le consul avouera qu’il sait peu de choses. Le nom même d’un des délégués demeure incertain (Pham Bien Te ou Pham Viet Tu ?). La conclusion de son échange avec le général Peschkoff est quelque peu désabusée : « Nous n’avons pu, à vrai dire, obtenir aucun renseignement précis su la Ligue pour l’Indépendance de l’Indochine. » (cité in Ruscio, 1985, pp. 55-56 ; Devillers, 1988, p. 40 ; Turpin, 2005, p. 81) Pour les autorités de la France libre, le VM demeure un inconnu.

L’armée japonaise du Sud transfère son état-major de Singapour à Manille en vue de diriger les opérations aux Philippines. Le faible nombre de troupes demeurées en Indochine est chargé d’approvisionner en riz et produits nécessaires celles qui combattent aux Philippines (Pedroncini, 1992, p. 39).

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